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Castres. De 18 à 30 mois de prison pour les trois interpellés du camp de la Vivarié

Trois hommes, résidant sur le camp de la Vivarié à Castres (Tarn), ont été condamnés à de la prison ferme pour des faits de violence conjugale. Leur interpellation avait nécessité un important dispositif des forces de l'ordre.

Publié : 25 mars 2022 à 10h30 par Axel Mahrouga

Le coup de filet était parfaitement orchestré. Mardi, à l'aube, environ 150 effectifs des forces de l'ordre, CRS et enquêteurs, investissaient l'aire d'accueil des gens du voyage de la Vivarié, à Castres (Tarn). Appuyés d'un hélicoptère, ils procèdent à l'arrestation de trois individus, âgés de 21 à 26 ans. Depuis plusieurs mois, les enquêteurs recueillent et recoupent des témoignages sur de supposés faits de violences conjugales.

Coup de pieds, coups de poings, cheveux arrachés, côtes et planché orbital fracturés, les dossiers médicaux des victimes révèlent des séquelles particulièrement lourdes. L'une d'entre-elle s'est même vue prescrire 21 jours d'ITT. Mais lors de l'audience, cette dernière affirmera « ne pas être victime », accusant même les policiers d'êtres des «menteurs», sous le regard de sa belle-famille, venue assister à la comparution immédiate.

A ces séquelles physiques, j'ajoute un traumatisme psychologique pour l'un des trois «gadjis», ces femmes n'étant pas issues à l'origine de la communauté des gens du voyage. Elle, ne résidait pas sur le camp de la Vivarié, mais à Toulouse, au Ginestou. Pour faire cesser ces violences, elle décide de fuir son mari après d'énièmes sévices. Elle trouvera refuge auprès de sa famille en Charente et malgré son exil, elle raccrochera plusieurs fois au nez des policiers qui essaient de la joindre, pendant que les gens du voyage tentaient de la retrouver.

Malgré ces éléments, les trois prévenus nieront en bloc les accusations. Ils sont catégoriques, ils n'ont jamais levé la main sur leur compagne. Les blessures, ils les expliquent tour à tour par « une chute dans l'escalier », « une agression » dont leur femme aurait été victime. D'où viendraient alors ces accusations ? « Sa mère ne m'a jamais aimé », tente de se défendre le premier, « Elle fait ça pour me mettre en détention, que je ne vois pas ma nouvelle compagne », argumente son frère.

Pourtant, pour le parquet, les preuves collent parfaitement avec les faits. Que ce soit les déclarations glanées pendant l'enquête ou même le jour de l'interpellation, le doute ne semble pas permis pour la procureure Claire-Marie De Agostini. La magistrate raconte « avoir essayé d'extraire la victime du camp à l'issue de l'opération, mais elle me disait ne pas pouvoir parler ». Pour les trois prévenus, le parquet demandera des peines allant de 8 à 30 mois de prison.

À l'issue des délibérations, le tribunal condamnera le compagnon de la femme qui se dit « ne pas être victime » à 30 mois de prison dont 15 avec sursis. Le prévenu qui battait son ex-compagne sur le camp du Ginestou a quant à lui écopé de 18 mois de prison ferme. Le troisième prévenu a été lui aussi condamné à 18 mois de prison, dont 8 avec sursis.