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Carcassonne et Trèbes sous le choc après les attentats de ce vendredi

Le bilan est passé à quatre morts ce samedi matin.

24 mars 2018 à 11h08 par Cécile Gabaude

Beaucoup d’émotion à Trèbes et à Carcassonne ce samedi matin après les attaques terroristes de ce vendredi.

On a appris dans la matinée, qu’il y avait eu une nouvelle garde à vue, un mineur de 17 ans, ami proche du terroriste. Ce Vendredi soir, une première personne proche de Radouane Lakdim, "qui partageait sa vie", avait déjà été placée en garde à vue.

Le bilan de ces attaques terroristes est passé ce matin à 4 morts et un blessé grave. Le lieutenent-colonel Arnaud BELTRAME, gravement blessé par le terroriste au magasin Super U de Trèbes, est décédé ce samedi. Il avait pris la place d’un otage. Le chef de l’Etat lui a rendu hommage en déclarant qu’il était tombé en héros. Il avait 45 ans, était marié et sans enfant. Le 13 décembre dernier, il avait dirigé un exercice de simulation d'attentat organisé dans des bâtiments désaffectés d'EDF à Carcassonne.

Ce matin, des passants sont venus lui rendre hommage devant la gendarmerie du Viguier à Carcassonne, comme Jean-Marc, gendarme à la retraite, interrogé par Pauline Schaller :

 

 

 

Manon, une fillette de 8 ans, est venue déposer une fleur devant la gendarmerie:

 

A Trèbes aussi, l'émotion était palpable ce matin. C'est la consternation pour Eloïse, elle est au micro de Latifa Allabouch:

 

Le Maire de Trèbes, Eric Menassi, s'est également exprimé:

 

Et les autres personnes décédées sont : le passager de la voiture volée hier matin à Carcassonne près de la Citté, un client du Super U et un employé du rayon boucherie.

L'enquête se poursuit. Voici le rappel complet des faits avec l'AFP:

- A Carcassonne, vol, repérage et attaques par balles

   Vers 10H15, l'homme vole une Opel Corsa blanche à Carcassonne (Aude), dans la cité Aigle, tuant le passager et blessant grièvement le conducteur, dont le pronostic vital est engagé.

   Il se dirige alors vers la caserne de Laperrine du 3e Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine (3e RPIMa), où non loin de là, il attend "quelques minutes vraisemblablement afin d'attendre des militaires" mais il se ravise et fait demi-tour avant de se diriger vers une caserne de CRS.

   C'est là que peu avant 11H00, à 200 m de là, toujours à bord du véhicule, il prend pour cible "à plusieurs reprises" un groupe de quatre policiers qui rentraient de leur footing, blessant l'un deux avec une arme de poing. Son pronostic vital n'est "pas engagé", selon le Premier ministre Edouard Philippe.

   Les enquêteurs ont retrouvé sur place "six douilles", a précisé le procureur de Paris François Molins.

  

   - A Trèbes, une prise d'otages

   L'assaillant roule ensuite vers Trèbes, commune à 8 km à l'est de Carcassonne. Vers 11H15, il laisse la voiture au parking et pénètre dans un supermarché Super U, où se trouvent une cinquantaine de personnes.

   En y entrant, il crie "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand, ndlr) et revendique être un "soldat" de l'EI, selon le procureur. Se disant "prêt à mourir pour la Syrie", il demande "la libération de +frères+" avant d'ouvrir le feu, tuant par balle un employé et un client.

   Appelés sur les lieux, les gendarmes interviennent alors que Radouane Lakdim retient des personnes en otage.

   Un lieutenant-colonel du groupement de gendarmerie de l'Aude, Arnaud Beltrame, 45 ans, s'est offert "comme otage au terroriste retranché", a selon les mots d'Emmanuel Macron, sauvant ainsi la vie "d'une otage civile".

   L'assaillant sort alors du supermarché en menaçant l'officier avec son arme. Réclamant un "chargeur", il menace "de tout faire sauter en cas d'intervention des forces de la gendarmerie" avant de se replier dans le magasin, a ajouté le procureur.

   A l'intérieur, il tire "à plusieurs reprises sur le colonel qu'il blesse très grièvement". L'assaut du GIGN est donné et l'homme est neutralisé à 14H20. Deux gendarmes sont blessés au cours de l'opération.

   "Le lieutenant-colonel avait laissé son téléphone ouvert sur la table. Nous avons pu entendre ce qu'il s'est passé et c'est lorsqu'on a pu entendre les coups de feu que le GIGN est intervenu", a précisé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

   L'officier est mort samedi des suites de ses blessures. Emmanuel Macron lui a rendu hommage, déclarant qu'il était "tombé en héros" et méritait "respect et admiration de la nation tout entière".

  

   - L'auteur

   Né au Maroc le 11 avril 1992, Radouane Lakdim, vivait à Carcassonne. Fiché S depuis 2014, il était connu de la justice pour des faits de droit commun.

   Son casier judiciaire affiche deux condamnations: l'une en 2011 à une peine d'un mois de prison avec sursis pour "port d'arme prohibée" et l'autre en 2015 pour "usage de stupéfiants et refus d'obtempérer" à un mois de prison, peine effectuée en août 2016.

   En 2016 et 2017 il fait l'objet "d'un suivi effectif" des services de renseignements, sans qu'il n'ait pu mettre en évidence de "signe précurseur pouvant laissent présager un passage à l'acte terroriste", selon M. Molins.

   Il a agi "seul", a indiqué M. Collomb.

   "Il était connu pour des faits de petite délinquance et nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l'acte brusquement", a ajouté le ministre.

   Les investigations se poursuivent pour établir la provenance de l'arme et déterminer s'il a pu bénéficier de complicités.

   Un ami de Radouane Lakdim, un mineur né en 2000, a été placé en garde à vue dans la nuit de vendredi à samedi pour association de malfaiteurs terroristes criminelle, selon une source proche de l'enquête.

   Vendredi soir, une première personne proche de Radouane Lakdim, "qui partageait sa vie", avait déjà été placée en garde à vue, avait annoncé le procureur Molins.

  

   - La revendication

   Moins d'une heure après l'assaut du GIGN, l'EI a revendiqué les attaques, dans un communiqué de son organe de propagande Amaq. "L'homme qui a mené l'attaque de Trèbes, dans le sud de la France, est un soldat de l'État islamique, qui a agi en réponse à l'appel" de l'organisation "à viser les pays membres de la coalition" internationale anti-EI, ont indiqué les jihadistes.