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CADA à Saint-Gaudens : Kanner dénonce un "gâchis"

Le ministre de la ville était à Saint-Gaudens hier. 

Publié : 11 octobre 2016 à 9h35 par Brice Vidal

Le ministre de la Ville Patrick Kanner a qualifié lundi de "gâchis" la décision du maire DVG de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) de ne plus participer à la politique de la Ville en signe de protestation à la création d'un centre pour demandeurs d'asile. Le maire de Saint-Gaudens, Jean-Yves Duclos, a fait voter, le 12 septembre par le conseil municipal, la suspension de la participation au contrat de Ville, passé avec l'Etat, en signe de protestation contre l'implantation "imposée sans concertation" du Centre administratif de demandeurs d'asile (CADA). Le maire affirme avoir appris "par hasard" la création du centre dans un quartier populaire. "Je suis très peiné de cette décision de refuser ce centre, une première en France", a déploré le ministre à la sortie d'une réunion de conciliation. "C'est un peu triste ce genre de réaction. J'ai tendu la main à Monsieur le maire. Il l'a manifestement refusée en maintenant sa position de ne plus vouloir participer au contrat de ville alors que ce sont deux politiques publiques différentes", a affirmé M. Kanner. 

 

Selon M. Kanner, la mairie avait été informée dès juin par l'Intérieur de la création d'un centre destiné à 38 personnes, des familles "en grande difficulté" et en attente de "la fraternité française", selon lui. Le local choisi est un bâtiment légué à l'association Adoma par l'intermédiaire de la Fondation Saint-Vincent de Paul. L'installation d'un CADA est "une décision d'État", a rappelé M. Kanner, soulignant que ce centre "se fera" et ne représentera "aucune charge" pour la ville car ce sont l'État et la région Occitanie qui financeront. "Trente-huit places pour une ville de 12.000 habitants et dans une agglomération de 21.000 habitants, c'est tout à fait possible. Je regrette cette fermeture à ce projet de solidarité nationale et internationale", a ajouté M. Kanner. "Vraiment, on est sur de la posture. Je le regrette parce que M. le maire, en suspendant le contrat de Ville, va priver ses concitoyens d'un tas d'apports de l'État", a conclu le ministre. "J'ai rappelé qu'une erreur grossière avait été commise par l'État d'implanter un projet dans un quartier prioritaire de la ville sans aucune concertation", a répondu M. Duclos, assurant "ne pas se laisser impressionner" par "des arguments de subventions et autres". Et de réclamer une décision "consensuelle".
  

 

Sources : AFP.