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Bonne ou mauvaise idée ? Un "uniforme" instauré à la rentrée dans une école de Perpignan

Dès l'année prochaine, les élèves de maternelles, primaires, et collège de Saint-Louis de Gonzague se verront distribuer polos, chemises, et sweats uniques, avec le blason de l'école. Seul le haut du corps est concerné par cette obligation. 

6 juillet 2022 à 11h05 par John Bourgeois


Voilà une règle qui fait plutôt débat à Perpignan. L'institution privée et catholique de Saint-Louis de Gonzague décide de réinstaurer l'uniforme.  Il ne s'agit en fait pas "d'uniforme" à proprement parler mais d'un vêtement scolaire unique. Les élèves de maternelles, primaires, et collège porteront tous les mêmes vêtements "du haut" à la rentrée prochaine. Polo, sweat, et chemise unisexe avec le logo de l'école seront obligatoires dès la rentrée prochaine.

"Pas de riches, pas de pauvres, tout le monde a un T-shirt pareil !"

La décision a été prise par la direction de Saint-Louis de Gonzague, avec les parents et les élèves, pour renforcer le sentiment d'appartenance. C'est le premier établissement des Pyrénées-Orientales qui décide de revenir à ce type d'uniforme, devenu plus singulier qu'il y a quelques années. Alors évidemment, le débat fait rage depuis quelques mois à l'école. Mais une fois la décision prise, qu'en pensent les Perpignanais ? Nous leur avons posé la question. 

Brigitte est "pour", car elle a un exemple personnel. "Ma petite-fille a eu des problèmes en 6ème et 5ème, et a quitté son collège pour cette histoire de vêtement, de jugement des autres", témoigne cette grand-mère qui pointe donc du doigt le phénomène des discriminations. Même ressenti d'ailleurs pour Hervé qui lui voit les inégalités financières "s'effacer". "Pas de riches, pas de pauvres, tout le monde a un petit T-shirt pareil et c'est très bien !"

"Chacun fait comme il l'entend"

Ce n'est par contre pas le même son de cloche pour tout le monde. "Cela fait revenir les anciennes décennies qui sont tristes et malheureuses", nous dit de son côté Frédéric, clairement opposé au principe de l'uniforme. C'est "non" aussi pour le président de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves des Pyrénées-Orientales (FCPE 66) qui parle lui du "droit fondamental des élèves à disposer de leur corps comme ils le souhaitent". 

"Les élèves ont besoin d'avoir dans ce temps d'adolescence leur propre personnalité, leur propre envie de s'habiller comme ils le veulent, d'avoir des teintures de cheveux s'ils ont envie", argumente Rémy Landri. "Il faut que cette créativité s'affirme. Et si vous contraignez les élèves à porter tous le même habit, cela ne va pas dans ce sens-là", ajoute-t-il. "Chacun fait comme il l'entend", conclut le représentant local de ce syndicat de parents d'élèves. Un avis qui n'est pas forcément partagé par l'ensemble des syndicats. Le débat est lancé...

Notez que les parents d'élèves devront verser une somme comprise entre 20 et 27 euros pour se procurer ces vêtements obligatoires à Saint-Louis de Gonzague. 

 

L'avis de quelques Perpignanais
Rémy Landri, président de la FCPE 66


J.B. avec Pierre-Alexandre Aubourg