Au sud de Toulouse, cinq retraités meurent dans un Ehpad à cause d'une intoxication alimentaire
La préfecture de Haute-Garonne indique aussi que 15 personnes sont en urgence relative.
1er avril 2019 à 6h10
Que s'est -il passé dans à l'Ehpad "La Chêneraie", au Lherm, dans le Muretain, au sud ouest de Toulouse?
Cinq retraités sont décédés dans cet Ehpad ouvert en 2006 et qui hébergeait 82 résidents, dont 17 en unité protégée (maladies d'Alzheimer et apparentées).
Ils auraient été victimes d'une intoxication alimentaire dans la soirée du 31 mars, après le dîner.
15 personnes sont en urgence relative. Trois autres sont impliquées mais la préfecture ne précise pas leur état de santé. Au total, ce sont donc 22 résidents qui sont concernés.
Sur son site internet, l'Ehpad indique que ses cuisiniers sont salariés et que la "cuisine régionale est préparée sur place (pas de liaison froide)". Selon nos informations, les repas mixés seraient mis en cause.
Les familles prises en charge
"Différents établissements de santé sont mobilisés et ont accueilli les personnes âgées concernées", explique la préfecture , qui a activé le centre opérationnel départemental en lien avec l'Agence Régionale de Santé (ARS).
La sous-préfète de Muret s'est rendue sur les lieux avec les autorités municipales et le représentant du parquet. Ce lundi matin, Elizabeth Toutut Picard, député de la 7e circonscription de Haute-Garonne est également sur place.
Une cellule d'urgence médico-psychologique a été constituée. Des bénévoles de la Croix-Rouge sont sur place et s'activent avec la mairie pour recevoir les familles, qui peuvent appeler le 05 62 23 27 22 pour tout renseignement. Un centre d'accueil a été mis en place à la salle des fêtes de Lherm.
Par ailleurs, la préfecture précise que France Victimes 31 est aussi à la disposition des proches pour les accompagner.
Des plaintes déposées?
Des proches qui sont, on l'imagine, très en colère. Alain Lapeyre par exemple est le fils d’une résidente décédée. Elle avait 93 ans et prenait des repas mixés. Alain se dit prêt à porter plainte et dénonce le fonctionnement de cette maison de retraite : " Un soir, après mes vacances, je suis venu à 18h, je suis monté à l'étage et il n'y avait personne. Sa chambre était fermée à clé. C'est inadmissible ! On paie pas loin de 3000 euros par mois, ils la levaiten une fois par jour pour la laver et c'est tout, c'est une honte ! Ils manquent de personnel, je ne vais pas faire de la pub pour cette maison de retraite !", raconte-t-il.
Sa mère prenait des repas mixés. "On nous a toujours dit que les repas étaient pris sur place, alors qu'il semblerait qu'ils étaient livrés" assure-t-il.
Enquête ouverte
Des investigations sont en cours. L'ARS précise dans un communiqué que des "repas témoins ont été mis sous séquestre et conservés dans l'attente de l'intervention de la Direction départementale de la protection des populations".
Un questionnaire alimentaire va être diffusé auprès des résidents. L'ARS va entendre la direction de l'établissement ce lundi, en lien avec le Conseil départemental.
-C.F. avec Brice Vidal-
(Photo : Brice Vidal)