9 à 15 ans de prison à l’encontre des cinq gitans qui ont lynché à mort un quinquagénaire à la sortie d’un bar toulousain

 

Il y avait foule jeudi soir devant la salle de la cour criminelle de Haute-Garonne. Une cinquantaine de personnes issues de familles venues du camp de gens du voyage de Ginestous étaient au rendez-vous. Cinq hommes, âgés de 23 à 30 ans, ont été condamnés par la cour criminelle de Haute-Garonne, ce jeudi, à des peines allant de 9 à 15 ans de réclusion. Ils ont été reconnus coupables de violences en réunion ayant entrainé la mort d’un homme de 53 ans le 26 mai 2019 à Toulouse. Une rixe, pour un motif futile, avait éclaté entre la victime et ce groupe originaire de la communauté des gens du voyage. L’autopsie a établi que la victime, lynchée à mort, était décédée d’une hémorragie interne consécutive à des viscères déchirés sur 20 cm. Parmi les accusés, Jason et Anthony Zigler sont condamnés à 15 ans de prison, Rudy Coussautier à 12 ans, José et Patrick Buiron respectivement à 9 et 10 ans de prison.

 

Les gérants également condamnés 

Les gérants du bar où la bagarre avait commencé ont été, par ailleurs, condamnés à 12 et 18 mois de prison avec sursis. Ils avaient tiré le rideau de l’établissement après avoir expulsé les belligérants, mais n’avaient pas prévenu la police. Leur avocat Me Frédéric David regrettait la sévérité du verdict à leur encontre, « c’est une déception car au moment où on demande à mes clients d’appuyer sur le bouton du téléphone, ils sont dans le choc immédiat d’une agression dont eux-mêmes ont été victimes ». Le gérant avait affirmé avoir reçu des coups au moment du déclenchement de la bagarre et des individus avaient essayé de s’emparer du contenu de la caisse. « Ce sont des peines d’intention homicide, alors qu’il n’y avait pas volonté de donner la mort, le résultat n’est pas proportionné à la réalité des faits » réagissait Me Nicolas Raynaud De Lage, avocat de Jason Zigler, lourdement condamné. « La défense a essayé d’instiller le doute, mais nous sommes soulagés que justice soit rendue à Eric (la victime) avec ce verdict de culpabilité » expliquait de son côté Me Virginie Belacel, avocate de la famille de la victime.

 

Gros dispositif policier préventif pour le verdict mais aucun incident

L’avocat général Guilhem Renoux avait requis des peines allant de 8 à 15 ans de réclusion pour les accusés jeudi matin. Le ministère public demandant 1 an de prison avec sursis pour le couple gérant l’établissement. Un vaste dispositif policier (une cinquantaine de fonctionnaires) avait été déployé à l’heure du verdict qui s’est déroulé vers 19 heures sans incident, les familles des accusés étant venues en masse prendre connaissance de la décision de la juridiction criminelle toulousaine. L'émotion était palpable mais personne n'a contesté le verdict. Le procès s'est déroulé toute la semaine dans la plus grande dignité.