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3e ligne de métro à Toulouse avec Alstom : c'est décalé mais signé !

16 décembre 2020 à 14h43 par Brice Vidal

Jean-Luc Moudenc insiste : malgré des travaux plus longs, elle ne sera pas plus chère.

 

La construction de la 3e ligne de métro de Toulouse débutera comme prévu en 2022 mais sa mise en service est retardée de 2025 à 2028 en raison de la crise, a annoncé lundi le maire LR Jean-Luc Moudenc.

Un projet "turn-key"

Ce mardi la Métropole de Toulouse et Tisséo ont paraphé le contrat avec Alstom. Le constructeur français a remporté l'appel d'offre pour la fourniture des rames et la maintenance, un marché de 713 millions d'euros pour les 27 km et les 21 stations entre Colomiers ses usines Airbus, et Labège. Pourquoi le Français a raflé la mise ? Le prix d'abord. Mais aussi parce que le matériel roulant, les automatismes, les voies, l’alimentation électrique et la maintenance sont signés Alstom explique Jean-Baptiste Eyméoud, Président d’Alstom France, "c'est un projet clé en main, on fait l'ingénierie de système, la signalisation, la sécurité". Tout, sauf le génie civil.

 

 

400 emplois créés

Alstom "contribuera au dynamisme économique local avec son site à Toulouse" explique Alstom et son donneur d'ordre dans un communiqué commun. Au total, "plus de 600 personnes en France travailleront sur ce projet, dont jusqu’à 400 personnes sur le territoire de la Métropole toulousaine" au pic de l’activité. 80% des heures de travail sur ce projet seront réalisées en France et 55% directement en Occitanie (Tarbes notamment).

 

Métro écolo

Ce sera "le métro le plus écologique de France" insiste Jean-Luc Moudenc, le maire souligne "l'exemplarité du matériel" qui "récupèrera l'énergie de son propre freinage". L'édile a annoncé lundi le report à 2028. Pas de quoi froisser Alstom pour qui le nouveau calendrier sera "plus confortable" a rappelé le DG France. Mais le ligne C coutera-t-elle plus chère au contribuable, si le chantier est plus long ? "Non" réaffirme le président de la Métropole Jean-Luc Moudenc même si les premiers travaux démarrent en 2022 comme prévu initialement. "Nous ne modifions pas le projet, ni la prestation demandée aux entreprises". Le plan de financement ne bouge pas "ce report évite le risque de défaut de paiement".

 

 

L’opposition n’a de cesse de souligner le programme "insincère" de Jean-Luc Moudenc lors des dernières municipales. La date de 2028 "tout le monde savait déjà" affirme Antoine Maurice. Pour le leader de l’opposition municipale, cette décision est "politique" et "n'a rien à voir avec la crise sanitaire". D'autres projets en cours vont subir des retards : le grand Parc Garonne, la cité des Arts et l'auditorium Saint-Michel, "mais pas le plan routier à 2 milliards d'euros" tacle A. Maurice.

 

Le futur métro toulousain : Urbalis 400 (document Alstom)

 

Urbalis™ 400 est une solution d’automatisme de conduite CBTC (Communication based train control) éprouvée et performante, en service commercial dans de nombreuses villes à travers le monde. Déployée ou en cours de déploiement sur plus de 100 lignes de métro et notamment à Lyon et Marseille, Urbalis 400™ est une solution générique, gérée en plateforme, afin d’assurer une sécurité et une fiabilité optimales ainsi qu’une pérennité de long terme. Cette solution a su également démontrer sa robustesse opérationnelle et ses capacités modulaires permettant de maîtriser les interfaces sensibles comme celles du train ou du poste de commande centralisé. La solution de système de transport fournie par Alstom est également conçue afin de réduire son coût d’utilisation : d’importantes économies d’énergie sont réalisées grâce à la combinaison de sous-stations Hesop™ réversibles à récupération d’énergie de freinage, de systèmes de traction et freinage performants et de stratégies améliorées de pilotage automatomatique CBTC du train. Et enfin le projet comprend également la construction d’une voie ferrée permettant de limiter les frottements et les particules au maximum grâce au roulement fer/fer et offrant des performances garanties dans le temps. Sa réalisation par une pose automatisée en tunnel (Appitrack™), permet une cadence de travaux multipliée par trois et assure ainsi la maitrise de la coactivité sur le site.