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25 ans de prison pour l'incendie criminel
La décision a été rendue hier par la Cour d'Assises des Pyrénées-Atlantiques.
18 mars 2016 à 8h50
Un homme de 22 ans a été condamné jeudi à Pau à 25 ans de réclusion, pour un incendie volontaire dans lequel sa compagne de 19 ans et leur bébé de 8 mois avaient péri, en mars 2014 à Salies-de-Béarn. La Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques a suivi l'avocate générale qui avait requis 25 ans, tout en prenant acte que l'accusé n'avait pas voulu tuer. Au long du procès de trois jours, celui-ci a en effet maintenu qu'il avait en fait allumé le feu, son troisième en quelques jours, pour intimider et "faire partir" des voisins habitant au-dessous, avec lesquels il était en conflit. L'incendie s'était déclaré vers 00h40 dans un immeuble de deux étages dans la petite ville de Salies-de-Béarn, à 60 km de Pau. La jeune mère et le bébé, qui vivaient dans un appartement au deuxième étage, étaient morts des suites d'inhalations de gaz. L'homme en avait réchappé. Quatre familles vivant dans l'immeuble avaient été secourues et relogées, et quelque 25 pompiers avaient été mobilisés plus de quatre heures pour circonscrire le feu. Le compagnon de la victime, avec un passé judiciaire de violences notamment, avait été interpellé deux mois plus tard et mis en examen. Il avait reconnu avoir allumé l'incendie mais sans vouloir donner la mort, ainsi que deux autres petits feux les jours précédents --dans une boîte aux lettres, dans la cave de l'immeuble-- visant selon lui les voisins.
La Cour a entendu l'enfance difficile de l'accusé, faite de mauvais traitements et coups répétés, "un gamin dans le noir depuis son enfance", et qui "n'a aucune conscience des conséquences corporelles que ça (les incendies) pouvait avoir sur les gens", a indiqué son avocate Me Emmanuelle Leverbe, déplorant auprès de l'AFP une peine "très lourde". Mais le procès a aussi entendu les difficultés que vivait le très jeune couple, au sein duquel l'accusé avait notamment volé et utilisé la carte bancaire de sa compagne. Et il s'est aussi interrogé, sans réelle réponse, sur la faible réactivité de l'accusé la nuit du drame une fois le feu pris.
(Source AFP)