Pyrénées-Orientales : le Greenland festival annulé, producteurs et organisateurs se jettent la pierre

D’abord Ninho et Superbus, suivi de Trinix, Zaho de Sagazan et Hoshi, les plus grosses têtes d’affiche du festival Greenland ont annulé leur venue à l’événement trois jours avant. Si les raisons étaient encore floues hier, aujourd’hui les organisateurs mettent en lumière la situation. Dans un premier temps, c’est le rappeur Ninho, tête d’affiche du festival, qui a annulé sa venue. Aucun accord n’a été trouvé entre les producteurs de la star et les organisateurs. « On se met d’accord sur un nombre de festivals en France, sur des exclusivités, sur un prix » a expliqué John Guillet, programmateur du festival. Le prix équivaut à l’exclusivité : Ninho ne doit pas se produire deux mois avant et deux mois après le Greenland dans une zone de 200 kilomètres autour de Palau-del-Vidre. Le rappeur a donc reçu une offre de 300 000 euros pour sa participation qui n’a pas été versée pour manque de moyen chez les organisateurs. Si à l’annonce de la tête d’affiche, la billetterie se portait bien, comme l’explique John, « elle n’a pas fait le buzz espéré ». Seulement deux semaines après l’annonce, les organisateurs de Greenland apprennent que le rappeur se produira aux arènes de Nîmes le 6 juillet prochain, soit dans la zone d’exclusivité du festival. « On a eu des malentendus contractuels, des choses qui nous ont été vendues et qui n’étaient pas vraies » a exprimé le programmateur. Ces malentendus ont donc causé l’annulation de la venue de Ninho et, de fil en aiguille, les autres artistes ont suivi.

Une accumulation des choses

Les producteurs ont quant à eux évoqué un non-respect des contrats. La chanteuse Hoshi a même annoncé sur sa page Instagram « On s’est fait arnaquer ». Un message qui n’est pas passé auprès de John, qui lui reproche d’avoir communiqué sur le festival une seule fois pour parler d’arnaque : « Elle a quand même pris 40% de son cachet que l’on ne reverra jamais ». Une influence locale a également contribué à cette situation : « Il y a 6 mois en arrière, les boîtes de production ont reçu un mail d’une production locale leur disant de ne pas travailler avec nous et de ne pas nous faire confiance » explique John. Les deux organisateurs avouent peut-être avoir eu les yeux plus gros que le ventre mais assurent : « On a voulu monter un festival différent, avec le cœur. On a voulu monter un festival pour aider certaines associations. On a voulu ouvrir la culture à tout le monde ».

De nouvelles accusations pour le Greenland

« Aujourd’hui, notre seul combat est simple. C’est de devoir rembourser tous les festivaliers et nos prestataires » a annoncé David Alvarez, organisateur du festival. Cependant, de nouvelles accusations ont été portées à l’égard du festival, comme des chèques en bois. C’est ce qu’a dénoncé le producteur du rappeur Ninho : « Fausse preuve de virements, chèques en bois… au lieu de discuter et de chercher d’éventuelles solutions, les organisateurs ont multiplié les mensonges et les malversations », avant de poursuivre : « À trois jours de l’événement, aucun centime n’avait été versé pour la venue de l’artiste Ninho. Les organisateurs ont beau jeu de crier au scandale concernant le cachet des artistes, personne ne les y a obligés. Les artistes en question ont refusé d’autres offres dans la région pour participer au Greenland Festival ».

Face à ces multiples déboires, le Greenland Festival se retrouve dans une situation critique, devant non seulement gérer la déception des festivaliers mais aussi faire face à des accusations sérieuses qui ternissent sa réputation. Pour l’instant, la priorité reste de rembourser les festivaliers et de rétablir un minimum de confiance avec leurs partenaires.