Lavaur. Les deux policiers qui avaient stoppé le meurtrier présumé de Brigitte Rouanet, décorés

Leur bravoure avait immédiatement été saluée après les faits. Ce jeudi 5 octobre 2023, Jean-Claude Couveignes et Marc Benaben, deux policiers municipaux de la maire de Lavaur (Tarn), ont reçu des mains du Préfet, leur médaille du courage et du dévouement. 

Le 26 juin dernier, au matin, ils étaient intervenus rue Carlipa, pour mettre fin aux agissements d'un septuagénaire, actuellement mis en examen pour avoir mortellement touché une infirmière, Brigitte Rouanet, d'un tir de carabine. Marc Benaben (à droite sur la photo) faisait une tournée à pied ce matin-là, lorsqu'un ouvrier du bâtiment, travaillant sur un chantier situé proche de la rue Carlipa, l'avertit : il aurait aperçu un homme avec une arme et une dame gisant au sol. Immédiatement le policier municipal prévient ses collègues. Jean-Claude Couveignes, chef de service depuis 34 ans à Lavaur se rend tout de suite sur les lieux à vélo. Alors que son collègue tente de raisonner le forcené, le policier arrivé en renfort contourne la scène et arrive à surprendre le septuagénaire par-derrière en le ceinturant. 

« Je ne veux pas entendre parler de héros »

Plus de trois mois après les faits, « c'est un honneur pour moi, commente le chef de service, en contrepartie ça me remémore encore l'action avec, malheureusement, le décès de cette dame ». « Ces actions sont symboliques en réalité d'un courage réel, c'est-à-dire d'un courage physique qu'ils ont déployé ce jour-là. Ils se sont mis en danger, ils ont tenté de sauver la victime. Ils ont vraisemblablement permis qu'un drame plus important soit évité », souligne de son côté le Préfet du Tarn, François-Xavier Lauch. 

Un acte de courage, presque héroïque ? « Je ne veux pas entendre parler de héros, pour moi on a fait notre travail [...] notre travail de terrain, de proximité près de la population. Il ne faut pas regarder le policier municipal qui verbalise tout le temps. Il faut regarder aussi le policier municipal qui aide à la population. »

Une cérémonie, en présence du maire de Lavaur, Bernard Carayon et devant pompiers et gendarmes où l'émotion était présente. Celle de la fierté, mais celle aussi du douloureux souvenir de cette matinée de juin. « J'ai fait les premiers secours, point de compression. C'est elle qui me guidait, en tant qu'ancienne infirmière elle me disait "faites moi un point de compression". Elle a eu un courage cette dame, qui me restera jusqu'à la fin de mes jours », relate Jean-Claude Couveignes. 

À cette heure, le septuagénaire est, lui, toujours en détention provisoire, attendant la fin de l'instruction avant un probable procès devant la Cour d'Assises du Tarn.