Jérôme Cahuzac candidat aux législatives en Lot-et-Garonne : « Qui n'a jamais demandé une deuxième chance ? »
L'ancien ministre du Budget, condamné pour fraude fiscale, fait son retour en politique.
Jérôme Cahuzac sur le marché de Monflanquin ce jeudi matin.
Crédit : ©Gilles Gauthier
13 juin 2024 à 17h39 par Gilles Gauthier
C’est une candidature aux élections législatives qui sera suivie de très près dans le département du Lot-et-Garonne et au niveau national : celle de Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget sous François Hollande et condamné pour fraude fiscale en 2018. L’ancien député-maire, 71 ans, se présentera sous l’étiquette « centre gauche » aux élections législatives dans la 3e circonscription du Lot-et-Garonne :« qui n’a jamais demandé une deuxième chance ? À sa femme, à son patron, à son mari, à ses amis, à la justice… Qui n’a jamais demandé une deuxième chance ? Je ne me pose pas la question de savoir si j’ai une chance ou pas. Je fais campagne en espérant gagner et les électeurs décideront. Les seuls combats perdus sont ceux que l’on ne mène pas et je mènerai ce combat » martèle l’ancien ministre.
Pour Jérôme Cahuzac, ce combat se fera entre-autre contre la député Rassemblement National sortante Annick Cousin, dans un département où le RN a capté plus de 38% des voix aux dernières élections européennes : « il y a une circonscription qui est détenue par le Rassemblement National. Le chaos menace le pays. Je pense qu’il faut tenir un langage courageux, ce que je m’efforce de faire ; lucide je crois l’être. Sur, à la fois ce que sont les enjeux locaux de cette circonscription, donc encore une fois il faut reprendre, il faut finir le travail, car si ce travail ne se finit pas cette circonscription ne pourra pas retrouver une quelconque prospérité ».
Parti à la rencontre des électeurs ce jeudi matin sur le marché de Monflanquin, l’ancien député-maire de Villeneuve-sur-Lot en a profité pour livrer son analyse de la situation politique du pays :« au niveau national, regardez ce qu’il se passe avec une déstructuration de la vie politique, que la dissolution révèle. Cette déstructuration est évidemment très préoccupante puisque d’un côté, vous avez un parti qui domine la gauche qui est La France Insoumise, pour lequel le combat politique ne s’arrête pas aux résultats d’une élection. Et n’est que le prélude d’une guerre civile dont on peut se demander si ce parti et ses dirigeants ne la souhaite pas. Et de l’autre, vous avez une autre forme de populisme, qui est le Rassemblement National, qui a promis la lune aux Français, alors que l’on sait bien que cette lune, ce parti et ses dirigeants ne la décrocheront pour personne. Donc oui notre pays est menacé par des temps troublés. Et je fais aussi campagne en espérant convaincre les électeurs, pour redevenir un responsable politique qui tiendra un langage raisonnable et courageux. »