Deux tortues-alligator, détenues illégalement par un particulier, finalement confiées au Refuge des Tortues, près de Toulouse
Suite à une saisie prononcée par l’Office Français de la Biodiversité, deux jeunes tortues-alligator viennent d’être accueillies par le Refuge des Tortues, à Bessières, en Haute-Garonne.
La tortue-alligator peut peser jusqu'à 100kg
Crédit : ©Paul Coquand
12 septembre 2023 à 15h01 par Marion Chouly
Les deux nouvelles pensionnaires sont arrivées au Refuge des Tortues de Bessières (31), les 29 août dernier. Saisis par l’Office Français de la Biodiversité chez un particulier, ces deux spécimens mesurent entre 7 et 10 centimètres. Cette espèce est à la fois considérée comme menacée et dangereuse, leur propriétaire était donc dans l'illégalité. Les deux tortues évoluent maintenant dans un bassin naturel et un environnement adapté.
La mission du Refuge des Tortues est d'accueillir des specimens abandonnés, trouvées ou saisies. Ce centre ouvert au public recense plus de 1.000 tortues de plus de 30 espèces différentes. Parmi elles, il y a déjà plusieurs tortues-alligator, dont François, un mâle adulte récupéré en Normandie et pesant environ 40 kg. Elles sont notamment nourries de poisson frais et de poulet.
Le centre explique en effet que cette espèce de tortues, originaire du Sud-Est des États-Unis, peut atteindre jusqu’à 100kg. "Son apparence atypique lui permet de se fondre habilement dans ses habitats de prédilection : fleuves, marécages et étangs. Elle dispose d’une technique de chasse unique. Elle déploie en effet dans sa bouche un leurre ressemblant à un petit vers qui lui permet d’attirer ses proies directement dans sa gueule. C’est un animal bien souvent diabolisé à tort. Inoffensive si on la laisse tranquille, elle peut se montrer agressive si on déclenche ses réflexes de chasse en s’approchant de sa gueule."
Les tortues, victimes du boom des NACs
Selon le refuge haut-garonnais, "les tortues n’ont pas échappé à la démocratisation des NACs, nouveaux animaux de compagnie. Il est ainsi de plus en plus fréquent de rencontrer des espèces rares et menacées dans le commerce animalier." Or les risques sont multiples, alerte le centre : "déresponsabilisation des propriétaires et abandons en augmentation, maltraitance animale, braconnage et introduction d’espèces exotiques envahissantes pouvant impacter les écosystèmes locaux. Il faut trouver un juste-milieu et faire du bien-être animal la priorité numéro un."