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Castres. Coup de tête, menaces et insultes, le contrôle vire à la rébellion

Un homme de 22 ans a été condamné à 8 mois de prison par le Tribunal de Castres ce lundi 12 juin 2023, pour des faits de violence, rébellion, menace et outrage à l'encontre de trois policiers castrais. Le prévenu avait refusé de se soumettre à un contrôle.

12 juin 2023 à 19h10 par Axel Mahrouga

Les deux affaires s'entremêlent, mais leur dénouement est bien différent. Ce lundi 12 juin 2023, un homme de 22 ans était présenté en comparution immédiate devant le tribunal de Castres (Tarn). Devant les juges, il devait répondre des faits de violence, rébellion, menace et outrage à l'encontre de trois fonctionnaires de police castrais. 


L'histoire démarre quelques jours plus tôt. Vendredi dernier, l'équipage est informé qu'un homme menaçant, rôde à proximité de l'EHPAD de la Villégiale, en plein centre de Castres, avec une fourchette et surtout un couteau dans les mains. Le signalement comprend également une description de l'individu : son origine supposée et surtout son tee-shirt orange et son survêtement noir.


Les fonctionnaires patrouillent autour du site et remarquent un individu dont la description vestimentaire colle. Son haut orange ne passe pas inaperçu et les policiers décident de procéder à son contrôle. Mais le jeune homme ne l'entend pas de cette oreille. Il tente de s'échapper avant d'être rattrapé. Un des agents tente de le menotter et son collègue esquive deux coups de tête. Dans leur déposition, les fonctionnaires rapportent des insultes «Bande d'enc***, je vais vous retrouver et vous crever». 


Une intervention musclée qui se soldera par l'interpellation de l'individu et son placement en garde à vue. 


«J'ai mal réagi»


Devant les juges, c'est vêtu de ce même haut orange de marque et de son survêtement noir, que le prévenu s'est présenté devant la juridiction. Les mains dans le dos, c'est avec une voix faible qu'il tente d'expliquer ces quelques minutes qui l'ont conduit aujourd'hui dans ce box. Si la rébellion est reconnue, le prévenu met un bémol sur les violences, indiquant «ne pas avoir fait exprès» et nie une partie de la phrase rapportée par les fonctionnaires, celle où les menaces de mort sont proférées. Une remise en cause que balaye le ministère public, pointant l'assermentation des agents. Là, c'est l'avocat du prévenu maître Antoine Escande qui réagit dans sa plaidoirie, demandant notamment « où est la vidéo » captée par le dispositif de caméras qui possédait l'équipage au moment de l'intervention.Sur les faits, le prévenu, domicilié à Limoges et qui, selon sa version, était venu à Castres rendre visite à son amie, explique avoir « mal réagi ». Selon lui, «j'aurais dû me faire laisser contrôler. Si je m'étais laissé faire, je ne serai pas là aujourd'hui.»Le procureur, qui rappelle notamment que l'individu avait déjà été condamné à des travaux d'intérêt général l'an dernier pour violence, demande une peine d'un an de prison ferme à son encontre. Après plusieurs dizaines de minutes de délibéré, les juges le condamneront à 8 mois de prison ferme et maintien en détention.


L'homme aux couverts appréhendé 


Mais après l'audition du prévenu, l'enquête ne s'arrêtait pas là pour les policiers du commissariat de Castres. Le jeune limougeaud, était-il l'homme rôdant dans l'EHPAD, pour lequel l'équipage avait été appelé initialement ? Les investigations permettront de le mettre hors de cause. L'individu en question a été appréhendé ce week-end. Il avait été repéré dans les sous-sols de la maison de retraite, tenant son air menaçant de propos totalement incohérents - évoquant, entre-autre, le FBI - et d'un débit de voix très rapide. Ce dernier a été placé en hôpital psychiatrique.