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Autoroute Castres-Toulouse. Sur le terrain, la tension monte autour du chantier

Que ce soit du côté des opposants ou des pro-autoroutes, la tension est montée d'un cran depuis la rentrée autour du chantier de l'A69. Insultes, klaxons et menaces fusent ces derniers jours.

13 septembre 2023 à 10h05 par Axel Mahrouga

Le coup de pelleteuse a ravivé l'opposition à l'autoroute A69 Castres-Toulouse. Depuis le 1er septembre dernier, et l'arrachage d'un alignement de platanes sur la commune de Vendine (Haute-Garonne), les opposants ont réinvestis les arbres du département tarnais. 


Ces « écureuils», le surnom qu'ils se sont donnés, sont actuellement perchés du côté de Saint-Germain des Près, légèrement décalé de la route nationale, et sur le lieu-dit La Prade, aux abords de Soual, où quatre platanes sont occupés par des grimpeurs. Là-bas, les arbres bordent la route. Jean-Baptiste, l'un de ces « écureuils» qui, de son côté, accompagne Thomas Brail devant l'hôtel de la Région à Toulouse, relate une tension croissante sur ce site. « On a énormément de gens qui vont travailler du côté de Pierre Fabre, qui vont sur les chantiers d'ATOSCA, pour travailler. Ces gens-là, du matin au soir, nous klaxonnent. C'est des insultes en permanence, des menaces de mort [...] on a pas mal de monde qui vient la nuit, fouiller nos affaires [...] L'ambiance est électrique là-bas, c'est des menaces de mort toutes les heures ». 


Selon nos informations, aucune plainte formelle n'est remontée auprès de la justice pour ces menaces. Les opposants perchés seraient également la cible de projectiles, et l'installation d'un filet de protection est en réflexion pour protéger les « écureuils» dans les arbres. Pour les klaxons, les riverains commencent à se plaindre des nuisances sonores, que les avertisseurs soient utilisés pour manifester une opposition ou un soutien à la démarche des grimpeurs. 


Ras-le-bol sur le chantier


Si la tension est palpable du côté des opposants à l'A69, elle l'est tout autant sur le chantier en cours. Selon plusieurs sources, les ouvriers déployés tout au long du chantier auraient fait remonter plusieurs signalements d'opposants « rôdant» autour de leurs installations. Une situation qui « excède » les employés sur le terrain. Plusieurs plaintes pour vandalisme ont été déposés ainsi que pour menace de mort. Les riverains présents à proximité des arbres occupés auraient plusieurs fois manifesté leur ras-le-bol face à l'activité militante en cours, aux abords de leurs domiciles. 


En début de semaine, la présidente de la Région Carole Delga a répondu à la demande d'une rencontre formulée par Thomas Brail - lettre qui fait aujourd'hui polémique suite à la citation de deux auteurs qui contestent le sens de leur phrase donné par l'élue régionale - et les deux parties négocient une rencontre en présence de l'État et des partenaires du chantier. Un rendez-vous que le président du GNSA souhaite médiatiser. De possibles échanges qui pourraient aider à désamorcer quelque peu la situation sur le terrain tarnais.