Albi. Une salariée de la Fondation du Bon Sauveur entame une grève de la faim ce lundi
Contexte social très tendu au sein de l'hôpital psychiatrique du Bon Sauveur, à Albi. Après une manifestation mardi dernier, une employée décide d'entrer en grève de la faim ce lundi 16 octobre.
La Fondation du Bon Sauveur d'Alby, premier employeur privé de l'albigeois
Crédit : © 100% Radio
16 octobre 2023 à 12h55 par Marion Chouly
Elle entame une grève de la faim aujourd’hui. Simone Orban est ASH, Agent de services hospitaliers, depuis 30 ans à la Fondation du Bon Sauveur, à Albi. L’hôpital psychiatrique connaît un mouvement social avec une manifestation mardi dernier, le 10 octobre, qui a réuni environ 250 salariés. L'intersyndicale pointe du doigt l’absence de dialogue avec la direction, c'est d'ailleurs ce qui a décidé Simone Orban à passer à ce mode d'action : « C'est toujours "non". "Non, je ne peux pas", "non, c'est le gouvernement", "non, je ne peux pas"... Donc il faut que ça s'arrête. On a une direction qui est méprisante ». Voilà pour la forme.Sur le fond, ce que demande Simone Orban, et ses collègues, c'est la prime de 183 euros de la loi Laforcade, aussi appelée le Ségur, « pour tous mes collègues qui ne l'ont pas, mes collègues de la MAS [Maison d'Accueil Spécialisé], mes collègues secrétaires, mes collègues agents. Il y a même deux cadres. Pour qu'on soit tous pareil, qu'au moins tout le monde ait cette prime » explique-t-elle.Cette prime mensuelle est versée à l'ensemble des salariés de la Fondation, à l'exception d'une trentaine d'entre eux, les "oubliés du Ségur", qui sont aussi ceux dont les salaires sont les plus bas selon l'intersyndicale. L'intersyndicale qui demande donc un geste de la direction depuis plus d'un an pour mettre tous les salariés sur un pied d'égalité, en vain.C’est donc entre colère et désespoir que Simone Orban a décidé de ne plus s'alimenter à compter de ce lundi 16 octobre. Elle continuera de travailler tant qu'elle le pourra et sera suivie par un médecin.
Le Bon Sauveur, en pleine crise sociale
En plus de cette prime mensuelle de 183 euros pour tous, l'intersyndicale réclame « surtout que la prime PPV, c'est-à-dire Prime de Partage des Valeurs, l'ancienne prime Macron, soit à la hauteur des économies qu'ils ont fait sur la base des salaires non versés » explique Stéphane Mazel, représentant syndical CGT au sein de la fondation. Il précise : "pour cette année, il s'agissait de 2 millions d'euros d'économisés quasiment, et on a une prime PPV de 300 euros. Ce qui nous semble pas assez puisque l'année dernière, ils avaient fait une réserve sur les salaires non versés de 1,4 million d'euros [...] et la prime était de 850 euros, qui avaient été obtenu après une lutte assez acharnée ».