Affaire Jubillar: le résultat des nouvelles investigations et le renvoi aux assises de Cédric Jubillar, examinés ce jeudi 20 juin 2024
La cour d'appel de Toulouse reprend la main cette semaine
La maison du couple Jubillar à Cagnac-les-Mines dans le Tarn
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18 juin 2024 à 11h33 par Cécile Gabaude avec AFP
La cour d'appel de Toulouse reprend la main ce jeudi 20 juin 2024 dans l'affaire de la disparition de Delphine Jubillar, examinant à la fois le résultat de nouvelles investigations et le renvoi aux assises du mari, Cédric, seul suspect dans ce dossier. À la suite d'une conversation suspecte entre un détenu de la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et sa mère évoquant l'affaire, la cour d'appel avait ordonné en février dernier d'explorer cette éventuelle nouvelle piste dans l'enquête sur la disparition de Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux jeunes enfants, fin 2020 dans le Tarn, à Cagnac-les-Mines.
Les vérifications ont été faites et cela n'a rien donné. Les conclusions ont été remises aux juges d'instruction en avril. "À partir du moment où il n'y a pas de corps, il faut démontrer qu'il n'y a pas d'autre hypothèse possible. Les pistes ouvertes sont refermées", souligne une source judiciaire à l'AFP.
Outre le supplément d'information, les magistrats se pencheront également ce jeudi sur l'appel de l'ordonnance de mise en accusation (OMA) renvoyant aux assises Cédric Jubillar, peintre-plaquiste de 37 ans, en détention depuis sa mise en examen le 18 juin 2021 pour le meurtre de sa femme, soit trois ans pratiquement jour pour jour avant l'audience de jeudi.
Le 21 novembre dernier, les juges d'instruction avaient décidé de renvoyer Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, pour y être jugé pour meurtre. Elles le soupçonnent d'avoir tué sa femme et d'avoir fait disparaître le corps. Depuis cette disparition qu'il a lui-même signalée aux gendarmes, Cédric Jubillar clame son innocence.
Ses avocats ont demandé maintes fois sa mise en liberté, mettant en avant qu'il n'y avait pas de preuves irréfutables de sa culpabilité, des recours systématiquement rejetés. Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, les enquêteurs ont cependant la conviction que Cédric Jubillar est l'auteur du crime.
À la suite de la disparition de Delphine Jubillar, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19, des recherches aériennes, souterraines, dans les lacs et les rivières ont été menées par les gendarmes et l'armée autour du village de Cagnac-les-Mines où habitait la famille, pour essayer de retrouver le corps de l'infirmière. Delphine Jubillar venait d'annoncer à son mari son intention de divorcer, une décision qu'il avait du mal à accepter.
Le supplément d'information a retardé de quelques mois l'éventuel procès. Et selon une source judiciaire, le procès de Cédric Jubillar pourrait désormais être programmé au cours du premier semestre 2025. L'audience, prévue jeudi à 14h00, se déroulera à huis clos, sans l'accusé, et la décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse devrait être mise en délibéré à une date ultérieure.