Ado de 15 ans abattu à Toulouse : un réseau de prostitution de mineures à l'origine des faits ?
Une dizaine de gardes à vue se poursuivent dans l'enquête ouverte pour homicide en bande organisée. Avec en arrière-plan un gang de proxénètes de cités. Récit.
Illustration - prostitution.
Crédit : @AdobeID
8 janvier 2024 à 15h08 par Brice Vidal
Une dizaine de gardes à vue est toujours en cours depuis ce week-end, après la mort d'un adolescent de 15 ans tué à Toulouse - il a été déclaré mort des suites de ses blessures dimanche soir.
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Travaillant dans le plus grand secret, les enquêteurs de la Direction de la police judiciaire de Toulouse (DTPJ) comprennent peu à peu les rôles de chacun dans le drame qui s'est noué samedi à la mi-journée. Selon des sources concordantes, la victime aurait été abattue en s'interposant lors d'un home-jacking.
Le tueur voulait-il braquer la recette des prostituées ?
Le garçon né en 2008 était vraisemblablement chargé de surveiller la bonne marche commerciale du réseau de prostituées mineures, quand l'auteur du tir mortel aurait tenté de braquer l'argent des passes. L'appartement où le crime a eu lieu était loué quartier Marengo via Airbnb. Samedi, les autres membres du gang auraient modifié la scène de crime en transportant le corps du malheureux dans une impasse du quartier des Izards. "Il a peut-être voulu s'interposer lors du braquage et a été tué d'une balle dans la tête" nous souffle une source proche de l'enquête. Pour rappel, le tueur présumé s'est rendu à la police dimanche, alors qu'il était menacé par les proches de la victime.
Un gang de proxénètes de cités
Toujours selon nos informations, le parquet de Toulouse qui pilote cette enquête a retenu la notion de bande organisée pour qualifier les faits, ce qui permet aux policiers de la division criminelle de bénéficier de 96 heures de garde à vue pour démêler le vrai du faux. Les adolescentes qui étaient forcées de se prostituer sont également entendues dans les locaux de la PJ au titre de victime. "Une affaire sordide" nous glisse une autre source très au fait du dossier, qui met en lumière un phénomène bien connu de la justice : le proxénétisme de cités. Nombreux sont les petits caïds, refroidis par le nombre de règlements de comptes liés au trafic de stupéfiants, qui se reconvertissent souteneurs. Activité rémunératrice et réputée moins dangereuse - preuve que non. "Ils recrutent des jeunes filles paumées, notamment dans les foyers, et les font tapiner via Internet" nous explique-t-on. Assistés notamment de Mes Legros-Gimbert, Issa, Parra-Bruguière, Lassoued et Momasso Momasso, les différents protagonistes devraient être entendus au moins jusqu'à mardi avant que les magistrats n'actent d'éventuelles mises en examen.