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A69. Où en sont les travaux de la future autoroute Castres-Toulouse ?

Démarré en mars dernier avec les premiers travaux préparatoires, le chantier de la future autoroute A69 a continué pendant l'été. Tour d'horizon des opérations en cours, avant un calendrier chargé à la rentrée.

La voute qui accueillera le passage sous l'autoroute sur la zone de la Chartreuse est posé

Crédit : Axel Mahrouga / Radio 100%

31 août 2023 à 12h44 par Axel Mahrouga

Les engins de chantiers et gilets jaunes-orangés défilent aux abords de la nationale. Durant l'été, le chantier de l'autoroute A69 a pu trouver une première vitesse de croisière, après une première phase destinée aux travaux préparatoires. Aujourd'hui, 500 personnes s'activent pour réaliser les fondations du futur tracé ainsi que les ouvrages qui doivent l'enjamber, l'éviter ou passer juste en dessus. Au pic du chantier, prévu l'été prochain, c'est 1200 paires de bras qui seront déployés. 


La construction de ponts en cours


Sur le chemin qui mène au moulin de Martaud, près de Montcabrier, la route est coupée. Une déviation est mise en place pour accéder aux sites et aux terres agricoles aux alentours. Sur la petite route, dépourvue de bitume sur le tracé de la future autoroute, les fondations d'un pont sortent de terre. "Ils vont supporter le poids du tablier qui va enjamber l'autoroute, développe Hans-Gaël Stoufs, le directeur technique de l'A69. La prochaine étape après la réalisation de ces fondations va être la réalisation de la pile centrale". Ce pont, il doit servir à rétablir la circulation vers le moulin. Sur l'ensemble du tracé, 70 ponts de plus de 6 mètres seront érigés. À terme, 200 ouvrages -des ponts, buses pour la faune ou hydraulique, passages souterrains - vont être construits afin d'assurer la transparence écologique et hydraulique de la voie rapide. 

Pose de drains verticaux


En continuant la route vers Castres, un terrain remblayé interpelle. Pas de fondations, de gros blocs de béton ou d'excavations importantes, mais de petites lamelles grisatres dépassent du sol, alignés en rang d'oignon. Ce sont des drains verticaux, "ça permet de faire en sorte que les tassements soient homogènes, détaille le directeur technique. C'est-à-dire que l'eau qui est à une certaine profondeur puisse se répartir dans les matériaux et, comme l'eau est incompressible, le but c'est que les masses se répartissent et que l'ensemble de la couche qui doit tasser tasse."Des drains, en géocomposites, organisé "en sandwich" avec une lamelle en polycarbonate rainurée, encadrée par deux morceaux de feutres, permettent également d'accélérer les tassements. "On devrait attendre entre 3 à 5 mois pour que ça tasse. Là, les tassements seront quasi immédiats."Si ces drains vont chercher l'eau dans le sol, "ils ne vont pas faire sortir de l'eau, c'est simplement à l'intérieur du terrain, répartir la charge. C'est mettre en connexion l'ensemble de la couche, qu'elle soit homogène", précise M.Stoufs.

Une pose de drains verticaux sur le chantier de l'A69

Crédit : Axel Mahrouga / Radio 100%

Danse de "Scrapers"


Le ballet n'est pas facilement visible depuis la nationale, niché aux abords du rond point terminant -où commençant, selon le sens de circulation - la déviation de Puylaurens. Sur un énorme terrain, trois machines attendent leur tour pour ramasser des couches de terre afin de réaliser les remblais. Ce sont des scrapers "un engin qui a la particularité d'être autochargeur. Il fait à la fois l'excavation et le transport". Une machine deux-en-un qui remplace les traditionnelles pelleteuses et camions.L'engin est aidé par un bulldozer qui va "le pousser" à l'arrière afin de pouvoir creuser plus efficacement. Le Scraper se met en place, le bulldozer le talonne, dix mètres plus loin le chargement est embarqué en contrebas pour apporter la terre nécessaire aux remblais. Au même moment, le deuxième Scraper se met en place et ainsi de suite.

Un Scraper en action près de la déviation de Puylaurens

Crédit : Axel Mahrouga / Radio 100%

Le viaduc sur l'agoût avance


Le plus grand ouvrage du chantier a lui aussi connu des avancées cet été. Une des deux culées, la partie fixée sur la rive est de l'Agout, est désormais terminée. En continuant vers la Chartreuse, à une centaine de mètres de l'agout, la voûte du tunnel qui doit cette fois passer sous le tracé, pour rétablir la circulation entre la zone de la Chartreuse et la route de Lavaur, est posée. La rue devrait être rouverte à la circulation à la mi-octobre. 

La culée-est du viaduc sur l'Agout est posée

Crédit : Axel Mahrouga / Radio 100%

Au-dessus du demi-cylindre, la voie rapide sera perchée à plus de 6m de haut. Elle continuera ensuite en passant au-dessus de la voie ferrée. Les travaux du croisement aérien entre le chemin de fer et de bitume doivent commencer à la rentrée. C'est l'un des nombreux chantiers qui débutera en septembre, date à laquelle les travaux connaîtront un nouveau coup d'accélérateur.


La mise en service de l'A69 est toujours programmée pour l'été 2025.