100% chez vous dans les PO avec PHILIPPE : Thierry Tremblay nous parler d’un hôtel, L’Alexandra de

15 mars 2024

100% chez vous dans les PO avec PHILIPPE : Thierry Tremblay nous parler d’un hôtel, L’Alexandra de

100% Chez vous dans les Pyrénées Orientales

L’Alexandra de Vernet-les-Bains.

Nous sommes au milieu du 19e siècle, et pour répondre aux besoins de logement des curistes, se construit à Vernet-les-Bains de nombreux bâtiments équipés de façon très luxueuse pour l’époque.

Dotés d’électricité, d’ailleurs l’Alexandra est le premiers hôtels du département pourvus d’électricité, mais également équipé d’un chauffage central alimenté par une source d’eau chaude, et d’un système de ventilation d’air chaud dans les murs.

Edifié dans les années 1930, par l’architecte Marcel Hérans, une première mention d’une construction apparaît dans les matrices cadastrales sous la mention « villa Alexandra ».

Meublés et décorés dans le style de la Belle Epoque art nouveau, l’hôtel est fleurissant et durant cette période faste, il accueille de nombreuses personnalités tel que les enfants princiers de Monaco et de Belgique, ainsi que les célèbres musiciens Pablo Casals et Yehudi Menuhin considéré comme l'un des plus grands violonistes du 20e siècle.

De retour d’un voyage aux Etat Unis, André Malraux s’y installe et y rédige « L’espoir » Un célèbre roman qui relate les évènements importants du début de la guerre d’Espagne.

Malheureusement, du 16 au 20 octobre 1940, des pluies diluviennes s’abattent sur le département.

Cet épisode pluvieux, que l’on appelle « Aiguat », cause la mort d’une cinquantaine de personnes dans les Pyrénées-Orientales et de 320 personnes en Catalogne Sud.

Amélie-les-Bains, Vernet-les-Bains et ses alentours sont très fortement touchés

À Vernet-les-Bains, les hôtels du Parc et Ibrahim Pacha, les Thermes, le lavoir, et des villas, disparaîtront emportés par les eaux.

Si l’hôtel s’en sort bien, la commune est complètement ravagé

Vernet-les Bains et son tourisme thermal ne s’en remette que très difficilement.

En 1943, le propriétaire Monsieur White décède, et son épouse Anna reprend difficilement la direction de l’établissement.

Bien qu’il soit resté ouvert après la Libération, l’Alexandra ne retrouvera jamais sa fréquentation d’antan.

En novembre 1970, l’hôtel est victime d’un important cambriolage estimé à 7 millions de francs, aujourd’hui un peu plus d’un million d’euros.

Beaucoup d’argenterie sont volée et parmi les œuvres dérobés, un portrait de George Sand signé Jean-Auguste-Dominique Ingres, un Gustave Courbet et un Ernest Meissonnier. Ce dernier étant un peintre et sculpteur spécialisé dans la peinture historique militaire.

Mal assuré, pour la propriétaire, c’est le coup de grâce.

Situé dans un cadre naturel d’exception avec une vue imprenable sur le fameux Pic de la Pena, depuis 40 ans à l’abandon, le prestigieux hôtel l’Alexandra a été largement pillé et dégradé.

De nos jours, il n’est plus que ruines et désolation.

Les fenêtres ont disparu et la façade a été sacrifiée aux caprices des squatters et des « artistes » graffeurs que les visiteurs passionnés prennent plaisir à photographier.

Voilà l’histoire belle et triste à la fois, de l’hôtel Alexandra ou désormais, la nature reprend ses droits.