A69. Le gouvernement décidé à mener le chantier "jusqu'à son terme", le chantier reprend ce lundi
Après une réunion vendredi 13 octobre 2023 entre les préfets du Tarn et d'Occitanie et les élus, opposants et représentants des chambres consulaires, le gouvernement s'est dit décider à mener le chantier de l'A69 Castres -Toulouse "jusqu'à son terme". Le chantier a repris ce lundi.
16 octobre 2023 à 11h55 par AFP .
"Force restera à la loi": le gouvernement s'est dit décidé lundi à mener "jusqu'à son terme" le projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, rejeté par des écologistes. "L'Etat est déterminé à faire aboutir ce projet, qui a été décidé démocratiquement et confirmé systématiquement par le juge", a indiqué dans un communiqué le ministère chargé des Transports, "le chantier se poursuivra dès ce lundi".
Cette décision a été prise après une réunion vendredi à Castres lors de laquelle "une très large majorité des élus locaux, représentants légitimes du territoire dans notre démocratie, a réaffirmé sans ambiguïté son soutien à l'autoroute", selon la même source. A l'annonce de la tenue de cette réunion, des opposants au projet avaient interrompu une grève de la soif entamée la veille et une grève de la faim
commencée un mois auparavant.
Vendredi, sous les huées d'une soixantaine d'opposants rassemblés autour de la sous-préfecture de Castres, Jean Terlier, député Renaissance du Tarn, avait salué une réunion "très constructive" et dit avoir reçu l'assurance qu'il n'y aurait "ni moratoire, ni suspension du projet" de l'A69, dont la mise en service est prévue en 2025. "Un dialogue approfondi a été mené. Le soutien des élus de la République a été réaffirmé. Il faut donc avancer. J'appelle chacun à la responsabilité et au respect des décisions démocratiques et juridiques. Force restera à la loi et à l'Etat de droit", a affirmé le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, cité dans le communiqué lundi.
Plusieurs recours en justice ont été engagés contre le chantier, pour le
moment sans succès, mais certains sont toujours en cours.
Mobilisation à venir
"La règle de droit a été strictement respectée à chaque étape de la procédure. Le juge a écarté jusqu'ici tous les contentieux intentés contre le projet et, récemment encore, une demande de suspension des travaux. Tous les
recours suspensifs ont été jugés et rejetés", a fait valoir le gouvernement. Les opposants à cette portion d'autoroute de 53 km, qui réduirait à environ une heure au lieu de 01h20 le trajet Castres-Toulouse, ont appelé à un weekend
de mobilisation les 21 et 22 octobre sur le tracé, sans en préciser le lieu exact. "Aucune violence, aucune incitation à la violence ne peuvent être tolérées (...) dans le cadre des actions pouvant être menées à titre individuel ou collectif", a prévenu lundi le gouvernement.
Localement, le président PS du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, a estimé que l'autoroute était "une absolue nécessité pour le Tarn" et facteur de "désenclavement" du bassin de population de Castres-Mazamet. Dans le Tarn, a ajouté M. Ramond, les familles ont besoin d'une voiture ou deux au quotidien. "Non pas par passion de la bagnole, mais parce que dans nos territoires ruraux et montagneux, sevrés de transports en commun, avoir un véhicule est indispensable pour se déplacer". Le camp des opposants a reçu de son côté le soutien d'un collectif de 1.500 scientifiques, dont des experts du Giec, qui regroupe les spécialistes du climat de l'ONU, qui ont publié une tribune dans l'Obs assurant que "l'A69 est un de ces projets auxquels il faut renoncer." Pour sa part, le gouvernement a rappelé lundi qu'"une amélioration des mesures d'accompagnement environnementales a encore été effectuée cet été (augmentation des replantations, moindre surface artificialisée)".
En outre, "les travaux engagés pour améliorer les conditions tarifaires de l'A69 pour les usagers et mettre en place de nouveaux services de mobilités décarbonées, comme le projet d'autocars express annoncé par la région ou le projet de voie cyclable souhaité par les associations et actuellement étudié par le département, se poursuivront", a promis le ministère des Transports: "Toutes les associations qui le souhaitent pourront y prendre part".