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A69. Intervention des forces de l'ordre pour évacuer la ZAD près de Castres

Une partie des opposants se sont installés, ce samedi soir, dans une habitation abandonnée à Saïx.

Evacuation en cours
Evacuation en cours
Crédit : @Télégram - Ramdam sur le Macadam.

22 octobre 2023 à 13h38 par Brice Vidal, avec sur place Axel Mahrouga

La ZAD est en cours d'évacuation près de Castres.

Samedi soir les militants les plus radicaux ayant participé à la manifestation anti A69 s'étaient installés dans une habitation abandonnée à Saïx. Les forces de l'ordre seraient en train de procéder à une évacuation, à en croire à la mi-journée la chaîne Télégram baptisée "Ramdam sur le Macadam".

"Les forces de l'ordre sont en train de pénétrer dans la ZAD de la Crémade" indiquaient les anti-autoroute "nous avons besoin de vous pour faire pression et protéger les lieux" "prenez les masques et les lunettes". Puis affirmaient-ils dans un second post, "la répression est assez violente, les flics gazent jusqu'au camp, au tracteur et la tente psy a failli prendre feu". "Les accès ont été fermés par les forces de l'ordre" nous affirmait le correspondant 100% Radio sur place "mais la nationale est accessible". Le camp était totalement encerclé en début d'après-midi, "avec des colonnes de gendarmes mobiles à chaque entrée" et "l'hélicoptère du détachement aérien de la gendarmerie (DAG) en surveillance" nous précisait-on. 

 

La ZAD sous contrôle des forces de l'ordre vers 14 heures 

Selon des éléments recueillis sur place, les gendarmes, qui seraient entre 200 et 500 personnels avec des véhicules blindés en soutien, avaient pris le contrôle de la ZAD vers 14 heures.  La zone à défendre (ZAD) était en cours de constitution à la sortie du camp de base des opposants, au lieu-dit La Crémade, où 6 habitations ont fait l'objet d'expropriations. 300 individus s'y trouvaient encore en début de soirée samedi. La préfecture du Tarn semble ne pas vouloir que se cristallise une contestation à proximité du chantier.  

 

La gendarmerie a déployé un blindé.
La gendarmerie a déployé un blindé.
Crédit : @100%Radio

"Alors que les organisateurs s’étaient engagés à quitter les lieux dès la fin de la manifestation, des individus radicaux se sont installés illégalement dans une propriété privée. Les forces de l’ordre sont sur place pour procéder à leur interpellation" indique la préfecture sur son compte X (anciennement Twitter). Suite à l'intervention des gendarmes le collectif anti-autoroute La Voie est Libre dénonçait "plusieurs départs d’incendies à cause des grenades lacrymos" et "cette attitude complètement irresponsable et dangereuse de la part de la préfecture du Tarn". Vers 14h30, les gendarmes faisaient à nouveau usage de lacrymogènes pour disperser les derniers manifestants. Thomas Brail du GNSA aurait été blessé ou secoué durant un assaut, mais le militant anti A69 le plus médiatique était toujours sur le camp. 

 

Des murs anti-émeutes dressés

"D'impressionnants murs anti-émeutes" hauts de 2,50 m étaient installés par les gendarmes vers 15 heures, probablement pour éviter tout retour de manifestants dans la ZAD, qui a été vidée de ses occupants. Les zadistes dansaient devant les murs anti-émeutes dressés quelques minutes auparavant. "Toute la programmation prévue sur le campement a été déplacée à la ZAD" au moment de manger "les policiers sont arrivés par deux issues, le champ et la route et qui ont envoyé des tirs, au bout de 10 minutes il y avait des tirs tendus, on a géré l'évacuation des familles" affirmait Fleur pour qui "le gouvernement passe en force". Une Assemblée générale des opposants, afin de déterminer la suite du mouvement, démarrait vers 15h15.  

 

Fleur, une des zadistes témoignant au micro de 100%.
Fleur, une des zadistes témoignant au micro de 100%.
Crédit : @100%Radio

Le préfet du Tarn dresse un bilan 

Les opposants quittaient progressivement le camp ce dimanche en fin de journée, alors que la préfet du Tarn Michel Vilbois prenait la parole à la mairie de Lagarrigue ; "9 personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre" après les 7 appréhendées la veille, et "6 policiers et gendarmes ont été légèrement blessés". BFMTV affirmait qu'une cellule anti ZAD composée de magistrats a été mise en place pour accompagner le préfet.  Pas d'information concernant le nombre de manifestants blessés. Deux personnes âgées ont été évacuées à proximité du camp car "incommodées par les gaz". "L'objectif est atteint c'est-à-dire pas d'installation de ZAD sur ce territoire", "Le chantier s'est interrompu vendredi [...] il reprendra demain de manière tout à fait naturelle", a ajouté le colonel Jean-Michel Doose, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn.