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Violences conjugales : Deux fois plus d'ordonnances de protection délivrées en 2020 dans le sud-Tarn

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24 mars 2021 à 10h31 par La Rédaction

Ces derniers mois, les comparutions devant la justice pour des faits de violences conjugales se multiplient.

Ceux qui parcourent les tribunaux ou s’informent dans les médias l’auront sans doute remarqué. Ces derniers mois, les rôles d’audiences correctionnelles sont remplis d’affaires de violences conjugales et intrafamiliales. Libération de la parole, huis-clos favorisé au gré des confinements, les cas de violences explosent. Au dernier étage du palais de justice de Castres, la vice-procureure Claire-Marie De Agostini, également référente violences conjugales au parquet, a pris le problème à bras le corps. Accompagnés d’associations, magistrats et parquetiers se réunissent à l’occasion de colloques autour de l’évolution de la politique pénale en la matière. « Nous réfléchissions à une meilleure prise en charge des victimes, les dépôts de plaintes sont plus faciles et réguliers, précise la vice-procureure.

Sur l’année 2020, plus d’une vingtaine d’ordonnances de protections ont été délivrées dans le sud du Tarn afin d’assurer la sécurité des victimes de violences, c’est deux fois plus que l’année précédente. Et toujours selon la parquetière, l’hébergement constitue « la clé du problème ». Alors, les placements sous contrôle-judiciaire sont intensifiés, la quantité de déferrements augmentée.


Treize fois plus d’évaluations psychologiques réalisées

 

En coulisses, des associations accompagnent les victimes et procèdent à des évaluations psychologiques. Là aussi, les chiffres sont édifiants. Dans le sud-Tarn, deux à trois évaluations avaient été réalisées durant l’année 2019 contre quarante en 2020. C’est treize fois plus.

Dans la juridiction, le premier placement sous bracelet anti-rapprochement a été prononcé il y a quelques semaines. L’auteur des violences devra le porter dès sa sortie de détention. La victime disposera quant à elle d’un boîtier permettant d’alerter les forces de l’ordre si elle ne se sent pas en sécurité.

Autre dispositif, le téléphone grave danger, permet directement aux victimes d’alerter les secours. « Actuellement, il permet vraiment de sécuriser trois femmes dans le sud du département », précise Claire-Marie De Agostini. 

Sur la photo : Claire-Marie De Agostini, vice-procureure et référente violences conjugales au parquet de Castres.

Thomas Naudi.