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Pourquoi l'ex Midi-Pyrénées risque-t-il une deuxième vague de Covid 19 ?

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10 avril 2020 à 17h04 par Brice Vidal

L'immunité est le nœud du problème.

 

C’est confirmé : l’activité Covid 19 décroît à Toulouse. 157 patients sont hospitalisés au CHU ce vendredi "contre 170 hospitalisations jeudi et 176 mercredi" a indiqué ce vendredi Marc Penaud le directeur général. Presque 200 patients ont déjà été guéris et 17 sont décédés. 

L’épidémie est donc sur "un plateau descendant" dans l'ex Midi-Pyrénées. Conformément aux prévisions depuis quinze jours des spécialistes du CHU, la région toulousaine a connu un pic de malades modéré, et c’est heureux.

Pourtant une inquiétude demeure. Le revers de la médaille : les habitants auront "un faible taux d’immunisation" face au Coronavirus ; "moins touchés, paradoxalement nous pourrions être plus fragilisés au moment du déconfinement. Prudence : ce déconfinement devra obligatoirement être accompagné de gestes barrière" explique le Professeur Pierre Delobel, chef de service des maladies infectieuses au CHU de Toulouse.

Fort de ce constat, le CHU travaille déjà sur "divers hypothèses" liées au déconfinement "et là il pourrait y avoir une autre vague" selon Marc Penaud, le directeur de l’établissement toulousain.

 

 

Les patients urgents ne contactent pas le 15

S'il y a moins de cas de Covid 19 pris en charge par le Samu, un problème se fait jour notamment en Haute-Garonne : des patients atteints de pathologie chroniques ne sollicitent plus les urgences par peur du Coronavirus.

Vincent Bounes, le directeur du Samu 31 rappelle que "les patients ayant des pathologies hors Covid peuvent solliciter les Urgences et le 15 en particulier. On a actuellement des patients qui ont des problèmes cardiaques lourds et des AVC à 10 jours et dont la prise en charge est très problématique [...] ces patients ont probablement peur de gêner ou d'être contaminés..." La consigne de ne pas se rendre à l'hôpital pour des cas bénins a visiblement eu un effet pervers... 

N’attendez pas en cas de problème de santé grave : les établissements de santé se sont organisés pour maintenir la prise en charge des pathologies urgentes, et ce, en toute sécurité.

Le CHU note aussi une forte hausse d'admissions, pour des cas relevant de problèmes psychiatriques, de violences intrafamiliales, et d'intoxication aux psychotropes "révélateur d'un certain mal-être de la population" conclut Vincent Bounes.