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MUNICIPALES 2020 : 100% vous révèle le premier sondage à Toulouse !

100%

24 février 2020 à 17h46 par Brice Vidal

Jean-Luc Moudenc donné gagnant dans tous les cas de figure.

 

Attendu depuis plusieurs semaines, il donne pour la première fois un éclairage nouveau sur les rapports de force dans la campagne électorale à Toulouse. Nous vous livrons en exclusivité avec nos partenaires, les résultats du sondage Ifop-Fiducial pour La Dépêche du Midi, 100% Radio et Vià Occitanie.

 

Le premier tour : J-L. Moudenc loin devant, N. Pellefigue et P. Cohen décrochés

 

« Si dimanche prochain devait se dérouler le premier tour des élections municipales à Toulouse, pour quelle liste y aurait-il le plus de chances que vous votiez ? »

Premier enseignement à tirer de cette étude réalisée entre le 17 et le 20 février, sur un échantillon de 786 toulousains sur les 18 ans et + inscrits sur les listes électorales : Jean-Luc Moudenc apparaît comme le grand gagnant, dans tous les cas de figure.
Le maire sortant est crédité au premier tour de 41% des intentions de vote. Il est suivi par la liste Archipel Citoyen, à 25%. Loin derrière Nadia Pellefigue est donnée à 14%. Pierre Cohen est crédité de 7,5% des voix, tandis que le Rassemblement national de Quentin Lamotte est derrière à 7%.


Franck Biasotto et le Modem totalisent 2% des intentions de vote. Le NPA, la liste Debout la France, le parti animaliste plafonnent à 1%. Lutte ouvrière à 0,5%.

Loin de faire les frais d'un mouvement social très ancré à Toulouse à fortiori depuis 14 mois, Jean-Luc Moudenc peut donc tabler sur score légèrement supérieur ou au moins équivalent à 2014 (38,2%).
 

Le second tour : une liste conduite par N. Pellefigue à 14 points du maire sortant !

 

Jean-Luc Moudenc sort vainqueur dans tous les cas au second tour. L’enquête Ifop-Fiducial pour La Dépêche du Midi, 100% Radio et Vià Occitanie nous éclaire sur trois hypothèses de second tour.  


La plus probable à en croire les résultats de l’étude au premier tour : un duel entre la majorité sortante de Jean-Luc Moudenc et une liste Archipel Citoyen conduite par Antoine Maurice, soutenue par Nadia Pellefigue et Pierre Cohen si un accord se dessine à gauche. L’équipe Moudenc sortirait vainqueur avec 54% des suffrages contre 46% à la gauche unie.   

   
Un autre cas - dont la probabilité est moindre - verrait Nadia Pellefigue, arrivée en tête à gauche au premier tour, conduire une liste de la gauche unie. Liste soutenue par Archipel Citoyen et Pierre Cohen. Mais là encore, les chiffres ne plaident pas en faveur de la gauche, puisque l’enquête révèle que 57% des sondés préfèreraient la liste conduite par la majorité municipale sortante, contre 43% pour la gauche unie. Un écart faramineux…

 
Enfin, l’hypothèse d’une triangulaire, si elle semble fragile aussi, profiterait à la gauche mais pas jusqu’à la faire gagner. Si le Rassemblement national parvenait à atteindre les 10% au premier tour, le parti de Marine Le Pen ne rééditerait pas son score au second tour, atteignant 6%. Un « vote utile » probablement qui profiterait à Jean-Luc Moudenc. Le maire sortant capitaliserait à droite et réaliserait alors un score de 49%. La gauche réduisant l’écart mais s’inclinant à 45% des voix.

 

Une triangulaire : seul espoir de l’emporter pour la gauche

 

L’hypothèse d’une triangulaire serait de bon augure pour la gauche. L’écart de 4 points semble possible à combler dans les derniers jours de la campagne. Alors qu’un duel entre la gauche unie et Jean-Luc Moudenc apparaît perdu d’avance, vu le fossé à combler : 8 points si la liste de la gauche au second tour est menée par Archipel Citoyen, 14 points d’écart si elle est menée par Nadia Pellefigue !


C’est d’ailleurs l’une des surprises de ce sondage : Nadia Pellefigue soutenue par le parti socialiste, le parti communiste et le parti radical de gauche, malgré une campagne menée tambour battant depuis plusieurs mois, marque le pas. Malgré aussi l’œil bienveillant des grandes collectivités, telles que la région et le département de Haute-Garonne, la candidate UNE terminerait au second tour à 14 points de la liste menée par Jean-Luc Moudenc.

Ce qui confirme, sinon la petite mort du parti socialiste de Haute-Garonne naguère dominant, au moins la déconfiture des partis dits traditionnels. Un phénomène déjà observé lors des dernières élections européennes.   

Par ailleurs, l'annonce tardive d'une candidature au centre, censée pénaliser Jean-Luc Moudenc, n'a pas eu l'effet escompté. Franck Biasotto espérait briser l'union sacrée à droite et au centre autour du maire sortant, il est crédité d'un maigre 2% malgré le soutien du Modem. Pas de quoi négocier un strapontin au second tour...  Quant à Quentin Lamotte du RN, il pourrait payer son silence assourdissant jusque-là dans cette campagne toulousaine : avec 7% il apparaît dans notre enquête en dessous du score de 2014 (8,1%). 

 

Rappel : les favoris...

 

Jean-Luc Moudenc, le maire (LR) sortant, est candidat à sa propre succession, avec autour de lui, une large coalition composée notamment de LR, LREM, l’UDI...


Face à lui le collectif Archipel citoyen, né d’une initiative citoyenne mais où les partis ont largement pris le pas, puisqu’il agrège aujourd’hui un spectre politique allant des Insoumis à EELV en passant par les déçus de la gauche socialiste.

Nadia Pellefigue, vice-présidente de la région, et son mouvement UNE (Une nouvelle énergie) a le soutien du PS 31, du parti communiste et du parti radical de gauche. Alors que l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen, est également candidat après son échec de 2014. Il draine notamment avec lui le mouvement Générations et la gauche républicaine et socialiste.


Le Rassemblement National avec la tête de liste Quentin Lamotte, rarement très puissant à Toulouse pour un scrutin municipal, faisait jusque-là figure d’outsider du premier tour.   

 

... et les « petites » listes

 

A droite Franck Biasotto se présente face à son ancien mentor. L’ex-adjoint de Jean-Luc Moudenc bénéficie de l’appui du Modem 31. Le parti souverainiste Debout la France est incarné par le Toulousain Francis Manaud.  


A l’extrême-gauche, le Nouveau parti anticapitaliste a monté une liste menée par la syndicaliste hospitalière Pauline Salingue tandis que les trotskystes de Lutte Ouvrière présentent Malena Adrada comme candidate. Le parti animaliste sera représenté par Quentin Charroy.
 

Il y a 6 ans…

 

10 listes en 2014. Idem en 2020, sauf qu’on assiste à une recomposition politique.

 

Au premier tour, Jean Luc Moudenc (38,2% en 2014) et Pierre Cohen (32,3% en 2014) sont toujours là, mais ce dernier n’a plus le soutien de ses alliés PC, PS, PRG, partis chez Nadia Pellefigue.


Une seule liste dissidente de droite modérée cette année, celle de Franck Biasotto. En 2014 Christine de Veyrac (UDI) et Elisabeth Belaubre (Cap21) avaient totalisé 2,4 % des voix chacune. Serge Laroze pour le FN avait totalisé 8,1% des suffrages.


La vraie nouveauté c’est Archipel Citoyen, l’alliance au sein d’une liste citoyenne des écologistes d’EELV et de la France insoumise, alors que parti séparément Antoine Maurice et Jean-Christophe Sellin avaient recueillis respectivement en 2014 7% et 5,1% soit un peu plus de 12%. Jean-Pierre Plancade, divers gauche, avait rassemblé sous son nom 2,1%. En 2014 enfin, Ahmed Chouki et sa liste soutenue par le NPA émargeait à 1,7%. Sandra Torremocha pour LO à 0,6%.