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La demande de libération de Cédric Jubillar examinée à huis clos

La justice dira le 22 novembre si le mari de Delphine reste ou non en prison. L’examen s’est déroulé dans une ambiance particulière ce mardi suite aux nouvelles fuites dans ce dossier.

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Publié : 16 novembre 2021 à 17h03 par Brice Vidal

 

Une nouvelle demande de libération de Cédric Jubillar était examinée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse ce mardi. Pour rappel les trois avocats de Cédric Jubillar, Me Emmanuelle Franck, Me Alexandre Martin et Me Jean-Baptiste Alary, avaient fait appel du placement en détention provisoire de leur client le 18 juin dernier. Puis ils avaient déposé une demande de libération en septembre. Jusque là les magistrats de la chambre de l’instruction ont maintenu le mari de Delphine Jubillar en détention, à l’isolement à la maison d’arrêt de Seysses. L’artisan plaquiste est mis en examen pour meurtre sur conjoint, depuis le 18 juin. Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (81).

 

Un article du Parisien a mis la justice en émoi

 

Cette nouvelle demande était examinée dans un contexte particulier. Cédric Jubillar a été entendu par les juges d’instruction pour la première fois le 15 octobre en qualité de mis en examen.  Et nos confrères du « Parisien Aujourd’hui en France » ont révélé ce lundi une partie des PV d’audition du mis en cause, « une violation caractérisée du secret de l’instruction » qui a provoqué l’ire du parquet général, lequel a demandé le huis clos ce mardi. Au grand dam des avocats de Cédric Jubillar qui plaidaient pour la publicité des débats. La dizaine de journalistes accrédités en était quitte pour patienter à l’entrée de la salle de la Tournelle à la cour d’appel de Toulouse. Le parquet pourrait-il poursuivre le quotidien pour recel de violation du secret de l’instruction ? En tout cas, il montre les muscles et pourrait ouvrir une enquête. 

 

Incident de séance

 

La première phase se déroulait donc à l’abri des regards en chambre du Conseil. Cédric Jubillar, crâne rasé, à peine arrivé, clamait son innocence « je n’ai jamais fait de mal à personne ». Il se faisait fermement reprendre par la Présidente Corinne Becker Chassagne, qui lui ordonnait de se taire car l’audience « n’est pas une interview donnée aux journalistes ». Une scène qui occasionnait un moment de tension cette fois entre Me Alexandre Martin et la magistrate « il a le droit de s’exprimer c’est scandaleux ce que vous êtes en train de faire » lançait le conseil, la présidente répondait « le scandale est sûrement ailleurs Maitre ».

 

Huis clos « inique et insupportable » pour la défense

 

Vers 14h00 les magistrats décidaient le huis clos. Décision qui faisait bondir les avocats de la défense « une justice qui ferme les portes n’est pas bonne » expliquait Me Alexandre Martin au sortir de l’audience. « Ce huis clos est fait au détriment de Cédric Jubillar, la publicité des débats c’est ce qui nous éloigne de la justice de l’ancien régime » renchérissait le pénaliste. La défense estimant qu’il est bon pour la défense de « rétablir des équilibres », ce huis clos « inique et insupportable » est « attentatoire à la défense » estimait l’avocat qui ajoutait vouloir « certainement » porter cette affaire « devant la cour de cassation ». Me Martin dénonçait enfin la manière dont l’instruction est menée « comment comprendre qu’une couette saisie le 17 décembre ne sera pas envoyée avant le 28 juillet à des experts, nous sommes le 15 novembre et nous ne l’avons pas ! ». La justice dira le 22 novembre si Cédric Jubillar reste ou non en prison.