La contre-attaque des avocats de Cédric Jubillar pour le faire libérer a commencé
Publié : 29 juin 2021 à 12h37 par Brice Vidal
On saura avant le 8 juillet si Cédric Jubillar est maintenu en détention ou libéré.
L’audience de demande de libération de Cédric Jubillar a été renvoyée au mardi 6 juillet 2021. L’arrêt de la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse interviendra au plus tard jeudi 8 juillet. On saura donc à cette date si Cédric Jubillar est maintenu ou non en détention.
Les accusations "mensongères" du procureur selon Me Martin
Le peintre plaquiste est apparu à l’audience ce mardi matin à 10h34, tête rasée à blanc et chemise blanche. Cédric Jubillar est mis en examen et incarcéré depuis le 18 juin à la prison de Seysses près de Toulouse, pour homicide volontaire aggravé sur sa compagne Delphine Jubillar, l’infirmière de 33 ans disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (81). Un crime présumé, sans cadavre. Et un accusé qui continue de clamer son innocence.
On a assisté ce mardi au début de la contre-offensive de ses avocats, le bâtonnier tarnais Me Jean-Baptiste Alary désormais assisté des pénalistes toulousains Me Emmanuelle Franck et Me Alexandre Martin. Pourquoi cette demande de renvoi ? « Nous avons eu la copie du dossier numérisé hier (lundi) à 16h40, vous comprenez bien qu’il est compliqué de prendre connaissance d’un dossier de 10 000 pages en si peu de temps » expliquait Me Alary.
Les avocats s’étonnaient aussi d’un parquet demandant le huis clos des débats devant la chambre de l’instruction « surprenant ! Comment peut on demander une telle chose alors que le procureur a prononcé une conférence de presse présentant Mr Jubillar comme le coupable dans une atteinte intolérable au secret de l’instruction et à la présomption d’innocence » attaquait Me Alexandre Martin. La Cour a accepté que les débats soient publics mardi prochain « et je peux vous assurer que la défense va répondre point par point aux accusations biaisés, fallacieuses et parfois mensongères du procureur de La République. » insistait Me Martin.
L'enquête bientôt démontée par la défense ?
Me Franck considérait par ailleurs « choquant » que le procureur « livre en pâture le témoignage de cet enfant de 6 ans » du couple Jubillar « surtout pour en indiquer des éléments qui ne sont pas tous conformes à la réalité ». Il semble que l’enfant lors d’une première audition « à chaud » a affirmé n’avoir rien entendu la nuit de la disparition de sa mère, mais aurait fait état d’une dispute entre ses parents lors d’une seconde audition plusieurs plus tard.
Les avocats affirment déjà pouvoir démonter la totalité des éléments présentés comme à charge contre Cédric Jubillar, le podomètre du smartphone du mis en examen qui attesterait de l’absence de recherche effective lors de la disparition de Delphine « ridicule, alors qu’il suffit de poser le téléphone », la couette que Cédric Jubillar aurait mis à la machine vers 4h du matin « il n’y a aucune constatation des gendarmes durant la nuit qui puisse étayer ces affirmations ». Quant à la voiture qui aurait été changée de place pendant la nuit « on va démonter tout ça mardi » glisse Me Alary.
Une source proche de l’enquête insiste sur « les multiples contradictions et mensonges dans les différentes auditions de Cédric Jubillar ». D'autres éléments dans l'instruction accablent-ils le mis en cause ? Possible. Mais ces indices supplémentaires - s'ils existent - seront surtout nécessaires à l'accusation, tant les avocats semblent à ce stade assurés de pouvoir mettre à mal la version des enquêteurs. « Ce dossier est instruit à charge, nous créons les conditions d'une potentielle erreur judiciaire » met en garde Me Alary.