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INFO 100 % - Des recherches lancées avec moyens militaires pour retrouver le corps de Delphine Jubillar

Selon nos informations, l’armée participe à de vastes fouilles, ce lundi, à Cagnac-les-Mines. Une section spécialisée tente de récupérer des éléments de preuve. Explications. 

100%

17 janvier 2022 à 8h19 par Brice Vidal

 

Est-ce le début des grandes manœuvres pour retrouver le corps de la disparue la plus célèbre de France ? Tout porte à croire que l’armée prête depuis ce lundi main-forte aux gendarmes pour retrouver le corps de Delphine Jubillar.

Un véritable coup d’accélérateur dans l’enquête, il pourrait même s'agir de l’avancée la plus importante depuis la mise en examen de Cédric Jubillar. Les repérages en hélicoptère effectués mercredi 12 janvier en fin de journée, comme 100% vous le révélait dès mercredi soir, n’étaient donc pas anodins. L’appareil a survolé Cagnac-les-Mines et ses alentours pendant plusieurs minutes, parfois à basse altitude, entre 16h30 et 17h00. Avant de partir plus au nord. L'hélicoptère EC 135 de la gendarmerie muni d'une caméra a notamment survolé les terrains autour de la ferme de Drignac. Mais également le secteur du champ photovoltaïque, déjà fouillé en mai dernier. Les relevés techniques effectués seraient-ils déterminants pour l’entreprise qui vient de débuter ? Probable.

Nous avons pu observer des mouvements de la gendarmerie et de l'armée ce lundi matin tôt. Plusieurs véhicules de gendarmerie faisaient des allées et venues, des personnels en tenue camouflage étaient aperçus. Un véhicule de l'identification criminelle de la gendarmerie est également sur place. Des gendarmes de la brigade cynophile de Gramat dans le Lot arrivaient dans le courant de la matinée, confirmation aussi de la présence de gendarmes de la section anthropologie de l'IRCGN (institut de recherche criminel de la gendarmerie nationale). Des gendarmes du groupement des Hautes-Pyrénées débarquaient dans le courant de l'après-midi, probablement des spécialistes d'intervention en milieu périlleux. Preuve d'une montée en puissance du dispositif, la direction générale de la gendarmerie nationale évoquait une centaine de personnels mobilisée.

Notez aussi que des employés de la mairie de Cagnac-les-Mines ont été réquisitionnés ce lundi après-midi par les gendarmes, pour élaguer certains secteurs autour de la ferme de Drignac, ils doivent faire à coup sûr l'objet de vérifications. Les recherches étaient levées peu après 17 heures ce lundi. L'épais brouillard ne s'étant pas levé de la journée.

 

Les enquêteurs soutenus par une unité de l’armée spécialisée

 

Selon nos informations, magistrats et enquêteurs font cette fois faire appel à des moyens militaires lourds au sol pour tenter de retrouver le corps de l’infirmière de 33 ans. La décision a probablement été prise fin 2021, au moment de la garde à vue de Séverine, la nouvelle compagne du mis en examen. S’agit-il de vérifier dans les grandes largeurs le témoignage de l’ex-codétenu de Cédric Jubillar qui affirme que ce dernier lui a révélé avoir tué et enterré son épouse près d’une ancienne ferme qui a brûlé en avril 2021 ? Possible. « Cette idée que le corps serait enterré dans cette ferme qui a brûlé est connue des services enquêteurs depuis le mois de juin, donc je pense que toutes les investigations ont déjà été faites, c’est une certitude, donc s’ils veulent y retourner pour rechercher et que c’a été mal fait : qu’ils y retournent ! » déclarait récemment Me Jean-Baptiste Alary un des avocats de Cédric Jubillar.

 

Sauf que cette fois, une section F.O.S. (fouille opérationnelle spécialisée) met ses moyens à disposition des enquêteurs. Il s’agit d’une entité appartenant au 17e RGP (régiment du génie parachutiste) de Montauban. Cette technologie et ce savoir-faire militaires seraient forcément un atout pour tenter de repérer le corps de la disparue de Cagnac : scanner, spectromètres. Les sections FOS de l’armée de terre, formées entre autres par les spécialistes en archéologie de l’INRAP, sont sollicitées s’agissant notamment de retrouver des charniers en zones de guerre. La F.O.S. était, selon nos informations, déjà intervenue en mai dernier pour fouiller les alentours d’un champ de panneaux photovoltaïques près de Cagnac-les-Mines. Cette fois, des engins pour retourner la terre sont déployés dans la petite commune du Tarn. Les enquêteurs semblent convaincus que le cadavre de Delphine peut se trouver sur ce secteur de plusieurs hectares. Les gendarmes du Tarn et leurs homologues de la Section de recherches de Toulouse sont sur place, ce lundi matin, pour faciliter les opérations des militaires. 

Le plus grand mystère entoure toujours l’enquête sur la disparition de Delphine Jubillar, juges et enquêteurs agissent dans le secret des commissions rogatoires. La justice a refusé vendredi pour la troisième fois la demande de remise en liberté déposée par les avocats de Cédric Jubillar. A ce stade, peu d'acteurs du dossier ont accepté de s'exprimer, Lolita la cousine de Delphine nous a avoué avoir ce lundi "la boule au ventre", "je ne sais même pas si je vais pouvoir travailler aujourd'hui, je n'ai qu'une envie c'est d'aller là-haut [sur site] voir ce qu'il se passe".

 

Qu’est-ce que la FOS ?

 

Selon le ministère des armées les sections FOS, créée en décembre 2008 « pour répondre aux spécificités de la lutte contre-insurrectionnelle en Afghanistan », est « une unité du génie spécialisée dans les actions de fouille en milieu confiné et périlleux ». La section FOS « mène des actions de fouille lorsque les risques liés à la menace, aux dangers environnementaux, sont importants ou encore que des équipements spécialisés sont indispensables (matériel de franchissement vertical et horizontal, détecteurs à gaz, ou encore détecteurs métalliques de grande profondeur) ».

 

La section FOS « utilise des procédures de prélèvement et de conservation de ressources similaires à celles de la Weapons intelligence team » recherchant sur le terrain « de manière méthodique et systématique », « les ressources dissimulées par l’ennemi ; comme du matériel sensible, des armes ou des documents » afin « d’obtenir des éléments de preuve traçables ». Ces spécialistes sont en capacité « de remplir des missions de combat du génie : ouverture d’itinéraire, reconnaissance d’infrastructures et de souterrains ».

 

 

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BV avec Laurent Batigne à Cagnac.