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Frontière espagnole : l'immobilier de la Costa Brava en manque d'acheteurs français

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9 décembre 2020 à 14h32 par John Bourgeois

Plusieurs agences immobilières catalanes nous ont confirmé un coup d’arrêt de leur activité. Il n’y a cependant pas de réelles baisses de prix à noter.


Avec l’épidémie de Covid-19, il est devenu difficile de passer la frontière depuis plusieurs mois. Même si cela est désormais autorisé (dans certaines conditions), le gouvernement incite les Français à ne pas rejoindre les pays étrangers, notamment pour les fêtes de fin d’année. Aujourd’hui, les conséquences sont visibles en Catalogne, que cela soit pour son commerce mais également pour l’immobilier.

Une activité presque à l’arrêt

Destination prisée des habitants des Pyrénées-Orientales comme de toute l’Occitanie, la Costa Brava apparaît aujourd’hui "en manque de Français". Un constat que nous confirme Jorgé Montoro, propriétaire de l’agence Costa Brava Villa du côté de Figueras. "Oui, il y a un grand manque. On voit qu’il y a une envie d’acheter, mais comme on est confiné, on ne peut rien faire", explique-t-il. "Moi par exemple, j’ai des appartements à Roses en train de se vendre, et les clients ne peuvent pas venir faire l’achat. On peut dire que sur la partie de la côte, l’activité s’est presque arrêtée, peut-être dans les 70 à 80 %", ajoute l’agent immobilier espagnol.

Jorgé Montoro, propriétaire de l’agence Costa Brava Villa à Figueras


Brigitte Verney, quant à elle, est responsable d’une agence immobilière à Empuriabrava (1, 2, 3 Immobilier), sur la côte espagnole. Les difficultés à passer la frontière bloquent en grande partie son activité.  "Il y a les gens qui veulent acheter parce qu’ils sont pressés de faire un investissement pour débloquer l’argent des banques. Et d’autres qui attendent de voir si l’immobilier baisse et comment va se comporter le  marché", nous confie-t-elle.

Aujourd’hui, ces deux professionnels de l’immobilier nous confirment une légère reprise de l’achat, mais restent dans l’incertitude pour les prochains mois. "Je pense que les gens achèteront toujours en Espagne, parce que rien n’empêchera d’acheter le client qui veut acheter. Mais on a quand même des signatures reportées, les crédits en France se passent mal, les banques bloquent, c’est compliqué", regrette Brigitte Verney.

Brigitte Verney, responsable de l'agence 1, 2, 3 Immobilier à Empuriabrava


Une chute des prix de l’immobilier ?

La crise sanitaire a eu un impact économique évident. Aujourd’hui, les acheteurs français potentiels sont plus regardants sur les prix des biens immobiliers, à la vente comme à la location. Avec ce manque d’acheteurs, les prix n’ont pourtant pas baissé significativement, selon Brigitte Verney. "Nous, par exemple si l’on parle d’Empuriabrava, toutes les maisons du canal ne baissent pas spécialement. Sur des produits un peu moyens oui, on peut avoir une baisse de 10 à 15%".
 

Brigitte Verney

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Un intérêt pour l’intérieur des terres


Même constat pour Jorgé Montoro, de l’agence Costa Brava Villa : il n’y pas de réelle baisse des prix. Par contre, il vend lui également des biens à l’intérieur des terres, à Figueras, et parle d’une "différence totale". "À Figueras, il y a une activité que l’on n’imaginait pas. On voit les clients locaux, espagnols, et même les clients français, parce que les prix sont inférieurs à la côte", nous confirme-t-il.  Cette différence est telle qu’il nous assure même que des agents immobiliers de la Costa Brava tentent désormais de vendre des biens du côté des terres.

"Si dans ces dernières années c’était la côte qui attirait tous les clients étrangers, on a vu maintenant qu’avec cette crise du covid, c’est le contraire. Les ventes qu’on n’a pas pu faire pendant la crise sont en train de se faire maintenant." Jorgé Montoro rattrape donc en partie ses pertes sur la Costa Brava. Mais même si l’activité tend à reprendre selon lui, les agents immobiliers espagnols espèrent désormais plus de souplesse dans les futures décisions gouvernementales françaises, pour retrouver leurs clients frontaliers.