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En colère, les policiers perpignanais jettent à leur tour leurs menottes

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16 juin 2020 à 15h40 par John Bourgeois

Plus d'une centaine d'entre-eux se sont rassemblés ce jeudi devant le tribunal judiciaire de Perpignan. Ils dénoncent le dénigrement et le mépris du gouvernement vis-à-vis de leur profession.


Formant une longue allée devant le tribunal judiciaire de Perpignan, plus d'une centaine de policiers ont déposé leurs menottes à terre ce mardi en début d'après-midi. "C'est un mouvement contestataire face au mérpis du gouvernement" indique Franck Rovira, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale. Une action symbolique que l'on a pu voir dans de nombreuses villes de France ces derniers jours. Les syndicats s'opposent à l'abandon de la technique controversée d'interpellation par étranglement, annoncé par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner après plusieurs manifestations contre les violences policières. Mais cela va plus loin. C'est tout un corps de métier qui se sent aujourd'hui dénigré.
 

Un malaise profond

Il est rare de voir une mobilisation de forces de l'ordre à Perpignan. "Rare, mais pas anodin" nous répond le secrétaire départemental Alliance Police Nationale. "C'est qu'il y a vraiment un malaise profond. Il existe depuis pas mal de temps, mais c'est vrai qu'avec les propos du ministre, évidemment ça ne fait que rajouter à nos problématiques. Et les collègues en ont assez. Ils veulent que ça change, ils veulent un peu plus de respect et des moyens pour pouvoir travailler. Et surtout, que le gouvernement n'écoute pas cette minorité hurlante qui dénigre la police, mais plutôt qu'il écoute cette majorité silencieuse qui la soutient."
 

Franck Rovira, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale


Un mépris ressenti à Perpignan

"Le mépris" est le mot fort du discours des syndicats de police représentés devant le palais de justice de la ville. Un mot qui prend également du sens à Perpignan selon Franck Rovira. "On l'a vu ces derniers temps avec les manifestations, les gilets jaunes, où tous les week-end, nos collègues ont dû essuyer des jets de pavés et de pierres. Et c'est vrai qu'on a eu pas mal de blessés. On a aussi eu le cas de ce groupuscule d'extrême gauche qui a essayé de pénétrer dans le tribunal judiciaire et qui s'en est pris délibérément à nos collègues. On a eu dix blessés ce jour-là. C'est quand même dramatique."

Le syndicat Alliance Police Nationale a également profité de ce rassemblement pour rappeler ses revendications locales. Les policiers demandent "un plan Marshall", qui passe par des moyens accrus et un nouvel hôtel de police. 
 

Franck Rovira