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Drame de Millas : 4 ans après, "tout remonte à la surface" témoigne le père d'une victime

Une commémoration s'est tenue ce mardi sur le lieu de mémoire de l'accident entre un bus et un train régional, qui avait couté la vie à six collégiens le 14 décembre 2017. L'ex Premier ministre Edouard Philippe était présent. 

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14 décembre 2021 à 16h13 par John Bourgeois


Ophélia, Teddy, Diogo, Loïc, Allan, Yonas... Ces six collégiens âgés de 11 à 13 ans ont perdu la vie il y a désormais quatre ans. Quatre ans de tristesse pour les familles de ces victimes qui ont commémoré ce mardi cette triste date du 14 décembre 2017. C'est ce jour-là qu'un bus scolaire et un train régional étaient entrés en collision sur la commune de Millas, au niveau du passage à niveau numéro 25. Un accident dramatique qui aura coûté la vie à 6 collégiens et blessé gravement onze autres. 

Une cérémonie s'est donc tenu ce 14 décembre 2021 à 11h30 devant le lieu de mémoire du drame, définitivement aménagé et inauguré pour l'occasion. "Le jardin des petits anges" qui comporte six oliviers, pour honorer la mémoire des victimes, et une stèle commémorative où des gerbes ont été déposées ce mardi par les représentants des différentes instances locales, mais aussi par un ex Premier ministre. En effet, Edouard Philippe était le chef du gouvernement en place lors du terrible drame de Millas. Il avait révélé à la presse nationale qu'il s'agissait d'un des moments les plus marquants de son passage à Matignon. C'est pourquoi il a décidé d'être présent quatre an après pour rencontrer et discuter avec les familles. Il a par contre éviter tout échange avec la presse. 


"Des angoisses qui remontent"

De nombreux proches saluaient ce mardi la présence du Premier ministre et l'inauguration de ce lieu de recueillement. Cependant, les souvenirs sont là et "les angoisses remontent", c'est ce que nous disait notamment Stéphane Mathieu, le père de la petite Ophélia, 13 ans au moment du drame. "C'est vrai que tout remonte à la surface, ce sont des moments que l'on oubliera jamais. Cette tragédie nous a amené dans un néant complet", témoigne ce papa qui reconnait l'hommage important du jour. Cependant, il faudrait "arrêter" selon lui de réïtérer ces hommages chaque année, pour ne pas "remuer le couteau dans la plaie"
 

Stéphane Mathieu, père d'Ophélia


Un sentiment qu'entend Fabien Bourgeonnier, le papa du jeune Loïc. "C'est vrai que cela fait lourd" nous confie ce père de famille qui revit avec douleur ce qu'il s'est passé 4 ans en arrière. "On se le reprend de plein fouet, mais c'est utile." "Pour qu'on ne nous oublie pas", explique Fabien Bourgeonnier qui a eu l'occasion de parler longuement avec l'ex Premier ministre Edouard Philippe ce mardi. Il veut pouvoir faire avancer les choses "dans la sécurisation des passages à niveau et des bus scolaires". "On essaie justement de communiquer et de dire tout ce qui nous est arrivé, donc il est important que l'ancien Premier ministre puisse se déplacer, et le voir." 
 

Fabien Bourgeonnier, père de Loïc


Quid du futur procès : "maintenant on veut que ça se termine"

Quatre ans après l'accident de Millas, les procédures judiciaires ne sont pas abouties, mais l'enquête, elle, s'est achevée. Pour rappel, la conductrice du bus scolaire est la seule mise en cause dans cette affaire. Elle a été mise en examen pour "homicide et blessures involontaires par imprudence".  Dans son réquisitoire définitif, le parquet réclamerait selon nos confrères de l'Indépendant un non-lieu partiel concernant certains chefs d'accusation de la conductrice, à savoir "la mise en danger de la vie d'autrui" et "la violation délibérée d'une obligation de sécurité imposée par la loi".

Stéphane Mathieu, le père d'Ophélia, lui espère en tout cas que toutes ces procédures "se terminent rapidement". "Parce que ça fait très long, cela fait 4 ans. Donc que cela se termine, parce qu'on est fatigué moralement", expliquait-t-il. Le procès concernant l'affaire du drame de Millas pourrait lui se tenir au cours du premier semestre de l'année qui arrive. Une attente encore longue pour toutes ces familles plongées chaque année en cette date du 14 décembre dans une douleur profonde. 
 

Stéphane Mathieu, père d'Ophélia