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DOSSIER 100% - Fuite des cerveaux : les ingénieurs quittent-ils massivement Toulouse à cause de la crise ?

100%

4 décembre 2020 à 10h34 par La Rédaction

Les décideurs s'inquiètent pour Toulouse l'innovante.

 

Toulouse est depuis plus d’une décennie l’eldorado de l’innovation, du progrès techniques et des ingénieurs d'avenir : aviation, spatial ont fait la renommée de la Ville rose. Mais désormais un phénomène apparaît inévitable : la fuite des cerveaux. Et cela inquiète tous les décideurs locaux.

Les ingénieurs se tournent-ils vers d'autres horizons - avec l'avènement du télétravail et des grands groupes ayant massivement recours au chômage partiel ? Les plans sociaux se succédant dans l’aéronautique entraînent-ils une inexorable fuite des cerveaux de Toulouse ?

Le Syntec numérique inquiet

Dans le domaine du numérique, Luc Marta de Andrade, représentant du syndicat Syntec Numérique auprès du Medef 31 s’inquiète : “On sait qu’il y a grosso modo, 35 000 personnes qui œuvrent dans ce secteur là sur Toulouse. On a fait une enquête avant l’été montrant qu'il y aura à peu près 10 000 personnes sans activités.” 30% des salariés du secteur numérique seraient soit au chômage, soit au chômage partiel ou encore en télétravail. Il ajoute même que “Ces gens-là, à un moment donné, il faudra bien qu’il trouve un emploi. Et si ce n’est pas dans la région, ce sera ailleurs.”.
 

 

Des dispositifs dissuasifs pour éviter la baisse en compétence

Dans l'aéro, les commandes d’avions sont annulées. Toute la chaîne de construction en pâtit : ingénieurs, techniciens, monteurs… Des moyens de réagir, il y en a.

Luc Marta de Andrade, aussi président de l’entreprise U need Consulting à Toulouse, explique les trois types d’actions qui sont conduites : “La première : on s’est rapproché d’Airbus pour voir si on pouvait les aider à financer certains projets pour qu’ils puissent continuer quitte à ce que Airbus les reprennent et les rachète, d’ici trois ans.” Pour la deuxième, certaines grandes entreprises du service numérique ont fait venir des projets de développement “soft” dans la région. Et Luc Marta de Andrade précise le troisième : “On a pris l’un de nos collègues pour mettre en place une vitrine sur les savoirs-faire de la région qui sont quand même importants niveau compétences, ingénieurs etc... Et rabattre des projets nationaux et internationaux ici de façon à garder des compétences.”


Le représentant déplore une inévitable perte de compétence dans les mois à venir. Car mettre en place des barrières dissuasives et colmater l'hémorragie “va prendre un peu de temps.”

Les institutions se mobilisent depuis le printemps dernier pour enrayer ce phénomène, au premier rang desquelles la Région Occitanie.

 

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Gala Jacquin

Photo de tête - Rémy Benoit - pool 161019.

 

 Luc Marta de Andrade - Photo par Gala Jacquin

Luc Marta de Andrade - Photo par Gala Jacquin