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Des drones spéciaux au-dessus de Cagnac-les-Mines : "un corps enterré a tendance à libérer pas mal d’azote" explique un expert

Affaire Jubillar : le Général François Daoust, ancien directeur de l’IRCGN, nous explique les techniques mises en œuvre cette semaine par les enquêteurs.

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Publié : 13 mars 2022 à 21h37 par Brice Vidal

 

La gendarmerie lance, ce lundi, de nouvelles recherches à Cagnac-les-Mines pour tenter de retrouver le corps de Delphine Jubillar. Après les fouilles menées avec l’assistance de l’armée, les enquêteurs de la Section de recherches de Toulouse et de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie) vont procéder au survol des alentours de la commune tarnaise à l’aide de deux drones, équipés de caméras très spéciales.

 

Selon le général François Daoust, ancien directeur de l’IRCGN, plusieurs types de caméras peuvent être utilisées « d’abord des caméras multispectrales qui avec différentes longueurs d’ondes vont faire des analyses de sol » ; des appareils déjà utilisés dans le domaine agricole « cela permet de voir si un sol à un équilibre suffisant en engrais, en azote par exemple » et, ajoute, le spécialiste « un corps enterré a tendance à libérer pas mal d’azote ». Des caméras thermiques peuvent aussi permettre de « restituer la chaleur emmagasinée dans le sol » et « grâce à ses cartes de chaleur - cela marche très bien en archéologie – on peut retrouver des vestiges passés ».

 

Pour l'ex commandant du pôle judiciaire de la gendarmerie « en enterrant un corps, on déstructure le sol » qui « n’est plus aussi homogène » et « restitue alors la chaleur différemment. » Cette nouvelle technique serait une vraie chance de retrouver le corps de l’infirmière « encore faut-il que le corps soit bien dans les zones qui vont être étudiées » précise le haut gradé. Autre point intéressant selon lui « à Cagnac-les-Mines, on est dans une zone où il y a beaucoup de cavités, de failles et de puits parfois très anciens » et « cela pourrait permettre de les répertorier » y compris « s’il s’agit de puits en partie bouchés. » Les images vidéo capturées cette semaine au-dessus de Cagnac-les-Mines « peuvent être traitées en temps réel par un ingénieur qui verra les différences s’il y en a » mais « il aura aussi besoin d’une analyse plus fine qui peut prendre un peu de temps » conclut le professeur de sciences criminelles de l'Université Cergy-Paris.  

 

 

 

Photo @Gendarmerie.