ActualitésHaute-Garonne

DEBAT 100% - La jonction Est coûtera-t-elle 75 millions d'euros à Toulouse ?

100%

6 avril 2021 à 7h52 par Brice Vidal

Coût du projet, absence de bus « en site propre » : tir nourri de l'opposition sur ce projet adoubé par la majorité métropolitaine.

 

Moins d’embouteillage sur le périphérique : c’est l’objectif affiché de Toulouse Métropole qui maintient son projet de Jonction Est malgré les sceptiques. Ce nouvel échangeur avec aménagement routier entre Balma, Quint-Fonsegrives et Toulouse sera financé par la Métropole et Vinci Autoroute. Mais le projet divise, les écologistes sont contre et la Région pilotée par Carole Delga s’est retirée. Dans la majorité de Jean-Luc Moudenc, tous ne semblent pas complètement convaincus. Si délester le trafic de la rocade en créant un échangeur complet entre Lasbordes et Montaudran fait l'unanimité, l'accès à la zone d'activités de la cité de l'Espace qui engorgerait par voie de conséquence l'Allée de Limayrac fait grincer quelques dents. 

 

La question du prix

La convention de financement vient d’être signée à une très large majorité début mars. Un investissement de 50 - 60 millions d’euros, dont 21 millions à la charge de Vinci. Vent debout contre la jonction Est, Marc Péré conseiller métropolitain et maire de l’Union, estime le prix réactualisé à 75 millions d’euros (5% des investissements prévus par TM sur la période 2020-2026), "c'est un projet colossal qui n'a aucun sens et aucun avenir". 

75 millions d’euros, un chiffre "fantaisiste" réfute Grégoire Carneiro, maire de Castelginest et vice-président chargé de la voirie à Toulouse Métropole, "ceux qui en parlent feraient bien de donner les règles qui permettent de réactualiser comme ils le conçoivent" . 

 

Le volet environnemental     

Autre pierre d'achoppement : la diminution des gaz à effet de serre sur laquelle les collectivités doivent s'engager. Pour Marc Péré, la participation de Vinci empêche d’avoir une voie dévolue uniquement aux bus "ce n'est pas possible de construire de nouvelles routes sans penser à l'avenir et à nos enfants, en 2030-2040 il faudra des transports en commun partout". Or, le projet à ce stade ne comporte pas de voie de bus en site propre.

Selon Grégoire Carneiro rien n’est figé, il dénonce la posture polémiste  des opposants : "il va y avoir encore de la réflexion, rien n'est totalement verrouillé, contrairement à ce que prétend cette minorité qui crie plus fort que les autres, disant tout et n'importe quoi". L'enquête environnementale pourrait-elle rencogner la Jonction est ? Un fin connaisseur du dossier dans l'opposition répond par l'affirmative. 

 

Des aménagements à affiner pour éviter de submerger la Côte Pavée

La majorité insiste sur les 2 kilomètres de voie verte prévus et la jonction routière vers la clinique Croix du Sud, soulignant aussi "la légitimité du projet" voté par "la quasi-totalité des 37 maires de la Métropole".

Une ombre au tableau pourrait toutefois renforcer le camp des sceptiques : si Toulouse Métropole vante un projet qui ferait baisser le trafic "de 6 à 12 % sur l’échangeur de Lasbordes et la route de Castres", reste la question du flot de voitures qui se déverserait sur la Côte Pavée via l'Allée de Limayrac, "des aménagements sont encore à trouver" tempère-t-on à Toulouse Métropole. L’enquête publique est prévue pour 2022 pour une réalisation sur le mandat suivant.