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CORONAVIRUS : le leader régional des masques ne comprend pas que l'Etat ait stoppé ses commandes

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Publié : 21 mars 2020 à 22h53 par Brice Vidal

La société Paul Boyé Technologies, à Labarthe-sur-Lèze, est l'un des 4 industriels français qui fabriquent des masques FFP2.

 

Pourquoi une telle pénurie de masque de protection en France ? A ce jour, seuls les soignants, en première ligne face au Coronavirus, en sont dotés dans les hôpitaux.

 

La polémique

Médecins de ville, policiers, gendarmes ou pompiers n'en sont pas pourvus. Idem dans les administrations en contact avec le public. On assiste depuis quelques jours à une mobilisation des industriels, mais également de multiples appels aux dons de masques. Même le ministre de la santé a pris la parole samedi, pour faire le point sur la pénurie de masques et expliquer les mesures prises par le gouvernement. Selon des collectifs de médecins il en faudrait 15 millions par jour...

Paul Boyé Technologies est un fabricant français de masques de protection installé à Labarthe-sur-Lèze. Dans un contexte de pandémie mondiale, le groupe a décidé en début d'année de remettre en fonctionnement ses 4 lignes de production de masques FFP2. Il produit actuellement 100 000 par jour. Mais avec l’épidémie galopante, cet été, il produira 10 millions d'unités par semaine. 40 personnes travaillent sur ses chaînes.  

 

L'Etat a arrêté de stocker des masques depuis le début de la décennie

"Les Chinois sont de très gros producteurs de masques" affirme Jacques Boyé le patron de cette société haut-garonnaise, qui précise ne pas avoir été sollicité par l'Etat pour produire ces équipements dits EPI.

"J'ai bien essayé de commercialiser des masques mais me suis retrouvé en concurrence avec des produits chinois, sûrement à des meilleures conditions que ce que je pouvais faire en made in France".

Depuis le 3 mars dernier, la production a été réquisitionnée par l'Etat. Trop tard probablement. Car "en 2006 et 2009, l’entreprise produisait déjà des masques pour lutter contre la grippe aviaire, mais le programme a été arrêté" regrette Jacques Boyé.

Le chef d'entreprise exprime son incompréhension "c'est regrettable : on prévoyait de maintenir les stocks à niveau, mais on a arrêté les plans d'équipement et les machines n'ont pas tourné".

 

La sécurité des approvisionnements non assurés

"Il s'est passé exactement ce qu'on craignait en 2006 et 2009" ajoute le capitaine d'industrie "ce programme masque avait été lancé pour assurer la sécurité des approvisionnements, on savait à l'époque qu'en cas de pandémie de grippe aviaire ou porcine, toute la production chinoise serait réservée à la Chine". Sa société avait fait de très gros investissements. En vain. 

La société est fournisseur agréé des Ministères de la Défense, de l’Intérieur et de la Santé et des Services Départementaux d’Incendie et de Secours, en France et à l’exportation. Elle a réalisé un Chiffre d’Affaires supérieur à 90 M€ en 2019 et emploie 247 salariés en France.

 

 

Photo Jacques Boyé - par Rémy Benoit.

Jacques Boyé interviewé par TF1 pour un pool de journalistes régionaux.
Jacques Boyé interviewé par TF1 pour un pool de journalistes régionaux.
Jacques Boyé interviewé par TF1 pour un pool de journalistes régionaux.