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Castres. Un retour de la BAC unanimement salué sur le fond, critiqué sur la forme

L'annonce par le député Jean Terlier du retour au 1er juin prochain d'une unité de la BAC à Castres a été saluée unanimement sur le fond. Mais sur la forme, des éléments interpellent.

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12 mai 2022 à 14h15 par Axel Mahrouga

L'annonce a été faite hier par le député de la 3e circonscription du Tarn, Jean Terlier. Selon l'élu, le cabinet du ministère de l'Intérieur a acté le retour de la brigade anticriminalité de Castres (Tarn), au 1er juin 2022.

Voilà sept ans que Castres était dépossédée d'une unité spécialisée dans le flagrant délit. En 2015, elle avait été dissoute au grand dam des politiques et pouvoirs publics locaux qui demandaient son retour. Le dossier a été long à aboutir et en décembre dernier, Gérald Darmanin actait la remise en service de l'unité sans préciser de calendrier.

Alors hier, l'annonce d'une réouverture dans exactement trois semaines a été saluée unanimement par tous. Mais très vite, la forme a pris le pas sur le fond. 

Pas de créations de postes

Pour son lancement, 8 fonctionnaires seront affectés à l'unité. Ils seront issus d'un « vivier BAC » d'agents du département, volontaires, qui ont passé des formations spécifiques ces derniers mois pour travailler dans cette unité. Ils pourront être issus notamment des commissariats de Castres, Mazamet et d'Albi.

C'est ce que pointe le syndicat Alliance police, quelques heures après l'annonces. Oui, le retour de la BAC est une bonne chose, mais les représentants des fonctionnaires auraient préféré qu'elle entraîne plus de créations de postes. « On fait confiance à Mr le Préfet pour nous obtenir des arrivées au mois de septembre pour compenser les pertes des brigades de roulement », déclare Patrick Batigne, le secrétaire départemental du syndicat Alliance.

En septembre, deux nouveaux fonctionnaires devraient être déployés sur les bords de l'Agout pour renforcer l'unité de la brigade anticriminalité et ainsi monter les effectifs à 10 fonctionnaires. Un chiffre demandé par le commissariat pour pouvoir assurer la bonne marche de la BAC.

Un calendrier qui fait grincer

Côté politique, c'est cette fois-ci le timing de cette annonce qui alerte. Dans un mois quasiment jour pour jour aura lieu le premier tour des élections législatives. Jean Terlier, à l'origine de l'annonce est candidat à sa réélection dans la troisième circonscription du Tarn. Un hasard qui ne semble pas en être un pour son adversaire LR à la députation Guilhem Carayon.

Un point de vue que partage le maire de Castres, Pascal Bugis. « Je considère que c'est un petit peu facile aujourd'hui de dire, "voyez, j'ai la baguette magique, voyez, je suis dans la majorité présidentielle, je peux résoudre tous les problèmes", réagit le premier magistrat castrais. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait avant ? Cela fait cinq ans que Castres subit une situation totalement injuste, inique ».

Cette annonce, a-t-elle une teinte électoraliste ? Jean Terlier réfute la théorie. « Ce n'est pas un dossier que je porte opportunément depuis quelques semaines pour de mauvaises raisons électoralistes. C'est un dossier de fond, qui a mis cinq ans à aboutir et croyez-moi, c'est une réelle satisfaction. Au-delà des effets d'annonce, c'est surtout le respect de la parole donnée par Gérald Darmanin lorsqu'il est venu à Castres » [NDLR : en juillet 2021].

Reste que désormais, le retour de cette brigade anticriminalité doit être acté par écrit. La signature officielle devrait avoir lieu dans les prochains jours.