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Aude. Pour détecter les incendies, des vigies quadrillent le département

Particulièrement sollicités sur des départs de feu cet été, les sapeurs-pompiers de l'Aude s'appuient sur un réseau de vigies pour détecter les départs de feu. Objectif : alerter et guider les soldats du feu au sol, le plus rapidement possible sur les lieux.

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16 août 2022 à 13h34 par Axel Mahrouga

Les oreilles concentrées sur la radio, le regard posé vers l'horizon. Perché à une dizaine de mètres en hauteur, Arnaud Mallet à une vue imprenable sur le carcassonnais et une partie de la Montagne Noire. Du Mas des Cours, près de Carcassonne (Aude), il est de garde aujourd'hui.

Sa mission, scruter les environs pour détecter le moindre départ de feu dans son secteur. « La première chose qu'on utilise, ce sont nos yeux, développe le guetteur. Quand on repère une fumée, on va faire une levée de doute avec les jumelles pour vérifier que ce soit bien une fumée. Si vraiment on n'est pas sûr que ce soit une fumée ou qu'on a encore un doute on va utiliser la longue-vue avec un théodolite»

En cas d'alerte, l'information fait un va-et-vient entre le poste de commandement feu de forêt, le Codis et les hommes au sol, prépositionnés et rapidement mobilisable sur les sites définis.

Un maillage de vigies

Des postes comme celui qu'occupe Arnaud, il y en a dix-neuf sur le département. À l'intérieur, un seul guetteur à chaque fois. Lui sait quand il prend son poste, mais, en fonction de la journée, il peut-être amené à rester en position même pendant la nuit. Selon la hauteur du site, la végétation environnante ou la météo, chacune des tours est affectée à l'inspection d'une zone plus ou moins définie.
 

La vigie du Mas des Cours

La vigie du Mas des Cours

Un dispositif qui tire sa force de la coordination de ses différents guetteurs pour identifier l'emplacement précis d'un départ de feu. « On a une première idée d'où pourrait être le feu, détaille le commandant Grégory Macquart, chef du groupement territorial ouest. On demande à deux vigies de faire une visée. Une va nous donner un cap. La deuxième va nous donner un second cap. Et quand on croise, on est censé tomber très précisément sur le point ».

Un réseau appuyé au sol par des patrouilles forestières. L'objectif : pouvoir intervenir dans les premières minutes d'un incendie, avant que celui-ci ne prenne des proportions imprévisibles. Un timing, à chaque fois différent. « Tout dépend de ce qu'il y a à brûler, de l'éloignement des véhicules etc, complète le commandant. C'est difficilement quantifiable, mais on le sait, si dans la première heure, on n'a pas eu une action relativement significative, on s'expose à une surface brûlée beaucoup plus importante. »

Activité intense pendant l'été

D'où l'importance de pouvoir, très vite, faire remonter les premières informations du feu grâce aux vigies. Un dispositif qui a eu fort à faire cet été. Depuis le mois de juin, un peu plus de 120 départs de feu ont été signalés dans l'Aude. En tout, 290 hectares de forêts et 700 hectares de champs sont partis en fumée cette année.

Pour combattre les flammes, c'est quelque 350 sapeurs-pompiers professionnels et 1700 volontaires qui sont mobilisables, appuyés par 24 véhicules prêts à intervenir.