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Au Perthus, Marine Le Pen veut en finir avec le "puits sans fond de l'immigration"

Après un déplacement dans l'Hérault et l'Aude, la candidate du RN aux élections présidentielles a fait une visite dans les Pyrénées-Orientales ce dimanche pour parler de la lutte contre l'immigration clandestine. 

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9 janvier 2022 à 15h41 par John Bourgeois


"Nous offrons aux Français les moyens de reprendre le contrôle sur notre pays", voilà le message que voulait faire passer Marine Le Pen en déplacement dans les Pyrénées-Orientales ce dimanche 9 janvier. La candidate du Rassemblement National aux futures élections présidentielles était de passage en Occitanie ce week-end. Après une visite à Béziers, dans la ville de l'un de ses parrains pour l'élection, Robert Ménard, et une excursion à Carcassonne et Trèbes dans l'Aude, pour parler tourisme, Marine Le Pen a enchaîné avec les Pyrénées-Orientales, pour une toute autre partie de son programme, et non des moindres, l'immigration. 

Pour cela, Marine Le Pen s'est d'abord rendue en début de matinée au poste de frontière du Perthus, à la limite avec l'Espagne. "Une frontière qui ne l’est plus", selon la candidate du RN qui en a profité pour discuter des chiffres de l'immigration clandestine avec les effectifs de police sur place. Elle a d'ailleurs ensuite rejoint la gare de Cerbère, autre point d'entrée français du côté des Pyrénées-Orientales, avant de faire une visite du centre de rétention administrative de Perpignan, dans la ville de son porte-parole Louis Aliot. 

 "Une augmentation très importante du flux migratoire clandestin"

C'est devant la presse à l'hôtel Dali à Perpignan (avec ses alliés, Louit Aliot, Jean-Paul Garraud, et Catherine Pujol) que Marine Le Pen a présenté la partie "immigration" de son programme pour ces élections. Un programme qui part d'abord d'un constat, et notamment des chiffres qu'elle a pu évoquer avec les forces de l'ordre de la frontière catalane. "En 2021,12 865 clandestins ont été interpellés au Perthus. Hier, 30 personnes en une journée", un exemple donné par la candidate aux présidentielles qui y explique "une augmentation très importante du flux migratoire clandestin". En effet, Marine Le Pen s'appuie sur les chiffres des précédentes années, inférieurs de plusieurs centaines d'interpellations (par exemple : 11 000 interpellations en 2019).
 

Marine Le Pen

 

Expulsions, fin de régularisations, renfort d'effectifs...

"Nos frontières sont des passoires. Il semblerait que les trous de cette passoire sont en train de s'élargir", s'inquiète la représentante du Rassemblement National qui a donc dévoilé ses mesures de lutte contre l'immigration clandestine. Cela passera tout d'abord par le vote d'un référendum sur l'immigration, pour "reprendre le contrôle des frontières et du pays". Parmi ces propositions notamment, des prestations sociales réservées aux Français, l’interdiction de la régularisation des clandestins et leur expulsion systématique, ou encore la négociation avec les pays d'Europe sur la maitrise des frontières. 

Marine Le Pen veut également renforcer les effectifs de police aux frontières, et ce avec "le recrutement de 7000 policiers et gendarmes, dont un nombre significatif affecté aux frontières, puis 3000 agents administratifs recrutés pour remmettre des policiers et gendarmes sur la voie publique." L'objectif selon elle, "reprendre le conrôle de l'immigration pour faire cesser ce qui constitue un fantastique gouffre d'énergie et financier." Pour Marine Le Pen, les dépenses que représentent ces entrées sur le territoire français sont bien "trop importantes". Dans les Pyrénées-Orientales et ailleurs, elle veut en finir avec ce qu'elle appelle "le puit sans fond de l'immigration".
 

Marine Le Pen


"Je suis la plus crédible"

Marine Le Pen aura donc passé la matinée dans les Pyrénées-Orientales à faire campagne sur l'un des points clés de son programme. Depuis plusieurs années, l'immigration est le principal cheval de bataille de la chef de file du RN. Sauf qu'aujourd'hui, elle n'est plus la seule à en faire une priorité. Se sont aujourd'hui rajoutées la candidature du polémiste Eric Zemmour, et les propositions de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains. "Je pense que je suis surtout la plus sérieuse et la plus crédible. Je pense qu'un certain nombre de personnes font assaut d'outrances dans le domaine de l'immigration, précisément parce qu'ils ne sont pas crédibles sur ce sujet", rétorque Marine Le Pen.

"Il est où le référendum de Mme Pécresse, de Mr Zemmour ? Je n'ai rien vu de tout cela", ajoute la candidate, qui a également commenté le ralliement de l'ex numéro 2 des Républicains, Guillaume Peltier, à Eric Zemmour. "Là où il passe, les campagnes trépassent" a notamment réagi Marine Le Pen qui ne s'est pas dit "pas étonnée" de ce mouvement politique. Selon elle, Guillaume Peltier est d'ailleurs un habitué des mouvements politiques "qui ne fonctionnent pas", "puisqu'il a soutenu à la fois Bruno Mégret, Philippe De Villiers, ou encore Nicolas Sarkozy". À droite, la campagne est désormais bien lancée. 

 

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