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Aéroport de Toulouse-Blagnac : Eiffage rachète la part du chinois Casil pour presque 500 millions

L'aéroport de Toulouse-Blagnac

30 décembre 2019 à 18h55 par La Rédaction

200 millions de plus-value pour Casil...

 

Le groupe français Eiffage a conclu lundi l'achat pour presque 500 millions d'euros de près de la moitié de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, auprès du chinois Casil qui réalise ainsi une plus-value de près de 200 millions. "Eiffage a finalisé ce jour l'acquisition de 49,99% du capital de la société Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB)", dit dans un communiqué le numéro 3 français du BTP derrière Bouygues et Vinci, évoquant une "acquisition de près de 500 millions d'euros."

Cette opération, approuvée début décembre par l'Autorité de la concurrence, représente donc une plus-value de près de 200 millions d'euros pour Casil qui avait acheté pour 308 millions cette part lors de la privatisation de l'aéroport en 2015. Le groupe chinois avait annoncé l'an dernier qu'il allait s'en désengager après la décision de l'Etat de conserver une part minoritaire - quelque 10% - sur laquelle le chinois détenait une option. Le reste du capital est contrôlé par des collectivités locales.

La décision de Casil avait relancé des polémiques politiques autour du choix de privatiser l'aéroport, d'autant que l'actuel gouvernement a engagé le processus de privatisation d'Aéroports de Paris (ADP), exploitant de Roissy et Orly. En ce qui concerne Toulouse, les responsables des collectivités locales ont longtemps accusé Casil de chercher uniquement à maximiser ses dividendes au détriment des réserves financières de l'aéroport.

  

   Eiffage promet du "long terme"

  

A l'automne, les actionnaires locaux avaient encore évoqué une "gestion strictement mercantile et à court terme" de la part du groupe chinois. Par la suite, ils s'étaient félicités de la cession prévue à Eiffage, estimant qu'elle permettrait de "mettre en place une nouvelle politique en matière de gouvernance, de distribution de dividendes et d'investissements, dans des perspectives de long terme".

Pour Eiffage, cette acquisition s'inscrit dans une stratégie de développement dans les aéroports, proche de celle déjà menée depuis des années par son concurrent Vinci.

Vinci se développe notamment à l'international avec des acquisitions massives comme celle de l'aéroport londonien de Gatwick pour quelque trois milliards d'euros. De son côté, Eiffage s'est pour l'heure concentré sur des aéroports régionaux en France. Le groupe, qui a explicitement exclu de racheter ADP, a notamment déjà pris le contrôle de l'aéroport de Lille-Lesquin.

A Toulouse, Eiffage "entend se positionner en partenaire de long terme de ses co-actionnaires au service du développement de l'aéroport", a-t-il promis lundi.

 

AFP.