Ils tentent de relancer le transport fluvial sur le Canal du Midi

C’est un spectacle assez particulier qui s'est déroulé dans la matinée, ce mardi 12 septembre. Une péniche a amarré au port de Lalande. À son bord, une cargaison de plusieurs tonnes de cafés importés du Brésil et du Vietnam. À l’origine, de ce voyage singulier, l’entreprise de torréfaction gersoise, café di Costanzo. Emilie Gavanier, directrice de la société, explique les raisons de ce choix de moyen de transport, « on a initié du transport à la voile il y a un an. Et Jean-Marc Samuel, qui est le capitaine du navire qui a acheminé le café jusqu’ici, nous a contacté, pour pouvoir essayer de faire les derniers kilomètres jusqu’à Toulouse ». Le fret fluvial, une alternative écologique, pour le capitaine de la péniche La Tourmente. « C’est bon pour l’environnement, ça ne fait pas de bruit, ça ne fait pas d’accident, ça consomme peu de carburant ». Selon le batelier, le trajet sur l’eau a permis de baisser de 25 % les émissions de CO2 par rapport à un déplacement sur un camion.

Un manque d’infrastructure important 

« Depuis les années 70, où on a abandonné le transport fluvial, on a déshabillé les berges », déplore Jean-Marc Samuel, qui est aussi le président de l’association Agir pour le fluvial. En effet, même si ce mode de transport peut présenter de nombreux avantages, il se heurte à un problème majeur, le manque d’infrastructure. Ce 12 septembre, la marchandise transportée a été débarquée à même le sol, et sans solution de rangement sur les quais. Une situation que déplore, la directrice de la marque de café, « il faudrait structurer, pour mieux accueillir les produits ». Une idée partagée par le batelier, « il nous manque de l’environnement logistique ». Même si les contraintes sont là, tous croient à un retour du transport fluvial grâce aux problématiques écologiques qui pourraient pousser plus d’entreprises à les imiter. Ce qui pourrait relancer l’attractivité du canal du Midi, où seul Jean-Marc Samuel livre des produits, pour le moment.